Carrière "Liberté" ou "CL" Carrière de Calcaire grossier - Surface d'environ 1 hectare
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Le
Diaporama |
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Organisation de du réseau "liberté" : À l’origine, ce réseau était relié aux carrières de Charenton SNCF et à la carrière de Gravelle. Malheureusement la dernière campagne d'injection de L'IGC, ayant eu lieu entre 1999 et 2000, a isolée ces trois réseaux. On peut subdiviser la carrière en deux zones : -La zone sud : La partie Sud correspond au paysage de la carrière à l'époque de son exploitation au alentour du 15ème siècle. Elle fut exploitée par la méthode des piliers tournés irréguliers. Cette zone présente plusieurs traces de l'exploitation par les carriers; un beau front de taille et des restes de traverses en bois de rails. La zone est présente un ciel de carrière très fragile, qui a été consolidé par des piliers maçonnés en meulière. |
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Zone
de piliers tournés, renforcés par des piliers maçonnés
en meulières, avec
un ciel de carrière en très mauvais état. |
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Plan
d'ensemble des carrières de la plaine de Charenton (base
plan GEOS) |
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- La zone nord : Cette zone est remarquable car c'est l'un des seul réseau de banlieue qui a été conforté par l'IGC, à l'époque de Héricart de Thury et Guillomot. Il fut conforté à partir de 1802 comme le montre certaines plaques. On trouve de très belles plaques indicatives : de rue ("route de Charenton à Paris côté du nord", du "levant", du "couchant"), de numérotation et de datation de confortation posées par l'IGC (allant de "2G XI R" [1803] à "HT 1826"). Ces indications sont apposées sur les murs des galeries d'inspections de L'IGC, orientée N-O/S-E, qui consolident l'actuelle rue de Paris. Certaines sont édifiées avec de magnifiques encorbellements et des voûtes, caractéristiques de Héricart de Thury. Il faut signaler la présence d'un remarquable puit d'inspection trapézoïdal, similaire à celui présent dans le réseau de Cochin. Ce type de puit est très rare (à ma connaissance il en existe seulement quatre en Ile-de-France). Il était muni de plusieurs paliers en bois, reliés entre eux par des échelles également en bois. |
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Magnifique
puit trapézoïdal qui servait d'accès à l'IGC via des paliers et échelles en bois |
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Galerie
avec belle voûte à encorbellements |
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Héricart de Thury a fait édifier, en 1802, un bel escalier d'accès en colimaçon. Au bas a été apposé une plaque de nivellement en pied annotée "15 mètres 54". Cependant en 1999, l'entreprise chargée des consolidation pas injection, inclue une part de cette plaque dans le béton ! Elle fut nettoyée à la demande de l'IGC, sauf que le résultat final est une détérioration de la plaque. Il y a de belles épures difficilement datables, sauf qu'elles sont postérieures aux consolidations, donc à 1802. |
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Escalier
d'accès principal en colimaçon avec plaque de niveau endommagée |
Epures (Photos Légionnaire) |
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Histoire des carrières de Charenton : Le bourg de Charenton-le-Pont se compose historiquement de trois communes distinctes : "Pont-de-Charenton", "Conflans" et "Carrières". Cette dernière commune, trouve l'origine de son nom dans l'exploitation des carrières de "pierres à bâtir" qui débutent à partir du 12ème siècle. Plusieurs noms de rues témoignent encore de ce passé industriel (Rue des carrières, Quai des carrières). |
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Quai
des carrières à Charenton, lors de la crie de 1910 |
Rue
des carrières |
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L'extraction
du calcaire sur la commune débute à flanc de coteau
le long de la Seine. Ces carrières à ciel ouvert vont
s'enfoncer progressivement sous la "plaine de Bercy".
Les exploitations deviennent alors souterraines et on y accède
en bordure de Seine par des bouches de cavages. Ce réseau
souterrain va se poursuivre jusque sous l'actuel bois de Vincennes.
Des puits d'extractions munis de roues de carrier
ponctuaient la plaine. Ces roues en bois de 8 m de diamètre,
ou treuil de carrier, étaient célèbres sur
toute la commune de Charenton. Dans le "Clos de la charité",
les pères de la charité avaient leur propre roue qui
leurs permettaient d'extraire des moellons pour leurs édifices
religieux. La dernière série de puits fut ouverte
entre 1838 et 1842. Cette industrie de la pierre sur la commune
de Charenton prend fin en 1860. Le port aux pierres
qui était situé sur le "quai des carrières"
servit de dépôt de pierres jusqu'au début du
20ème siècle. Il fut notament
utilisé par la société "Févres". |
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L'exploitation
de ces carrières se faisait par la méthode des piliers
tournés irréguliers. Les carriers extrayaient
trois bancs calcaires de bonnes qualités
et dénommés : "Banc Franc",
"Liais" et "Cliquart".
Le lit de la Seine et le pendage des couches calcaires, empêchèrent
les carriers d'exploiter le dernier banc dénommé "Lambourde".Ces
pierres furent utilisées dans de nombreux monuments Parisien
notament la Cathédrale de Notre Dame (la base de la nef)
et le Château de Vincennes. |
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Coupe géologique des bancs calcaire exploités sous Charenton (R. Chardon et M. Laurent - 1981) |
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Comme dans de nombreuses carrières souterraines, les ouvriers ne respectaient pas les normes d'exploitation et cherchaient à extraire le maximum de pierre. Cette exploitation abusive fragilisa particulièrement les carrières de la zone. Il y eu deux séries de confortations successives: - Une première série de consolidations furent ordonnée et financée par M. de Bercy, qui était le seigneur de la plaine de Bercy. Des ouvriers installèrent des piliers à bras et des murets de pierres sèches autour des zones de remblaie. Une anecdocte signal la présence d'une véritable "fontaine souterraine", liée aux infiltrations d'eau, où les ouvriers allaient se désaltérer. - Le 15 mars 1780 Héricart de Thury édite un rapport qui fait état des carrières de la région de Charenton. Il critique sévèrement le "zèle de ce seigneur pour la sûreté public", au vu des consolidations laissées par M. de Bercy. Le réseau de carrière est qualifié de préoccupant et parsemé de fontis en formation ("cloches") et de fontis très avancés. L'IGC entreprend donc une série de travaux de consolidations prenant la forme de galeries d'inspection, de puits d'inspections et d'escaliers en colimaçon. Les travaux sous Charenton, menés par Héricart, se poursuivront jusqu'en 1826. Au cours du 20ème siècle L'IGC consolidât via des piliers maçonnés en meulières et plus très récemment avec des injections systématiques. Ces injections importantes ont abouties au morcellement du réseau de la plaine de Bercy. |
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Plaque
de numérotation d'ouvrage conduit par Héricart de
Thury en 1820. |
Plaque
signalant la présence de l'actuelle rue de Paris en surface.
(Photo Légionnaire) |
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Anécdocte sous Charenton : Un fait divers original ayant eu lieu dans les carrières de Charenton est à signaler. Il fut relaté dans la "Chronique de Paris" du 22 décembre 1782 : "Un Citoyen qui avait acquis une carrière à Charenton et qui était en pleine activité se plaint de ce qu'on y a inhumé une quantité prodigieuse de cadavres des prisonniers massacrés dans les journées exécrables des 2, 3 et 4 septembre. Les instruments de ces ouvriers, plusieurs charrettes ont aussi été ensevelis sous ces monceaux de morts, neuf pieds de terre mis par-dessus mettent la carrière hors de travail, les ouvriers répugneraient d'y travailler quand bien même on enlèverait les cadavres." Suite à cet incident, le propriétaire fut indemnisé pour la perte de cette carrière. |
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