Carrière "du Ru" ou "Au bâtiment" ou "fonsdé" ou "Keppler" Carrière de Calcaire grossier surface d'environ 20 hectares |
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Le
Diaporama |
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Origine du nom : Elle fait partie d'un ensemble de plusieurs carrières situées le long d'un petit Ru coulant dans la forêt à l'origine de son vrai nom. Prês des cavages d'entrée, il reste une ruine de bâtiment d'exploitation à l'origine de son premier surnom de "Carrière au bâtiment". Dans les années 90, elle fut un haut lieu de la cataphilie locale et les fêtes souterraines y allaient bon train. Cela lui valut le surnom péjoratif de "carrière Fonsdé". |
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L'exploitation de la pierre par Quesnel : Cette carrière a été exploitée pendant plus de deux générations par la famille et entreprise Quesnel. L'exploitation débuta vers 1860 sous la direction de d'Auguste Quesnel. La carrière disposait de deux bouches en cavages et deux puits. L'exploitation s'est faite par la méthode des piliers tournés renforcée par des hagues et bourrages. Le style d'exploitation Quesnel est reconnaissable par ces hagues toujours constituées de pierres bien taillées et des restes de bancs au niveau du ciel de carrière. Les blocs extraits étaient de forme rectangulaire et plate. |
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L'entreprise
qu'il fonda, disposait de son siège social 193 rue du
Faubourg St Denis à Paris. Les pierres, extraites de la carrière
du Ru, étaient emmenées par charroi
jusqu'au port de l'Oise et à la gare de Mériel,
situé à 2,5 km de là. En 1869, A. Quesnel,
en association avec Bélier, demande l’autorisation
de construire un chemin de fer afin de couvrir cette distance plus
rapidement. Ce train sera surnommé "chemin
de fer américain", puis "chemin
de fer du ru". |
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Port
de Mériel avec l'arrivée du train du Ru (à
droite) tirant des wagons de moellons. On aperçoit également
la grue servant à charger les péniches pour Paris. |
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Il
était spécialisé dans le "Banc
franc et le Banc royal de Méry". La
production moyenne annuelle, en 1889, est de 6000 m3
de calcaire, exporté principalement vers Paris via les péniches.
Le
reste est écoulé dans le Val-d'Oise au niveau des
communes desservies par la ligne de train partant de Mériel
et à destination de Paris. Les blocs étaient stockés
au dépôt situé à la Chapelle
Nord. A. Quesnel finira par s'associer avec le carrier
Bélier. En mars 1899, 10 ouvriers travaillaient
dans cette carrière. Ils étaient payés à
la tâche : |
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Sans
doute un des cavages de la carrière du Ru. |
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Vers 1900, son fils L. Quesnel reprend l'entreprise familiale et l'exploitation de la carrière du Ru. Il renomme l'entreprise "L. Quesnel Fils successeur" et s'associe avec le carrier Challant. Le siège social est déplacé au 39 boulevard de la Chapelle et les pierres sont dorénavant stockées aux dépôts de pierres du canal St Martin (bassin de Pantin) et aux entrepôts du chemin de fer du Nord. Il acquière d'autres carrières dans l'Oise et commercialise de la pierre de Méry la Garenne, St Leu et Laigneville. Il exploite également des exploitations dans l'Yonne. A la carrière du Ru, il modernise le chargement des pierres sur les wagons via la construction d'un pont roulant. Par contre, la qualité du calcaire semble moins bonne et la production de moellons augmente. |
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Premier
mod&eagrave;le de pont roulant manuel mis en place par L. Quesnel. |
Stock
de pierres situé prês de la route menant à Mériel. |
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Le
second pont roulant qu'installa Quesnel fils. Ce dernier est équipé
d'un treuil électrique. Il permettait de charger les blocs
sur les wagons allant au port et à la gare. |
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Les pierres de la carrière du Ru ont été utilisées dans de prestigieux bâtiments de Paris : au ministère de la guerre, à l'école de médecine, à l'école polytechnique, à l'hôtel des postes. Elle fut exportée jusqu'en Belgique afin de participer à la construction du palais de justice de Charleroi. La fin de l'exploitation a eu lieu avant 1939, car toute la carrière est exploitée à la lance, dont l'utilisation s'est arrêtée à partir de 1945 au profit de la haveuse. La guerre pourrait en être l'origine, car il reste au fond de la carrière un stock de blocs laissé en place (voir photo ci-dessus). |
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Ecole
polytechnique de Paris. |
Palais
de jsutice de de Charleroi en Belgique (1903). |
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La géologie de la carrière du Ru : Cette carrière fut exploitée pour son calcaire grossier à milioles "d'aspect blanc à grain fin et serré, ton chaud". Ce calcaire est exploité sur deux bancs :
Au-dessus de ces 2 m exploitable se trouve le "banc de roche" qui forme le ciel de carrière. Ce calcaire est environ à 35 m de profondeur sous les sables de Beauchamp et des caillasses. |
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Les champignonnières en plats-bandes : La carrière fut occupée par les champignonnistes de la famille Zamblera qui débutèrent à Gagny. La culture s'est faite avec la méthode des meules mais également des "plates-bandes". C'est un type de meule beaucoup plus plate, qui ne connu pas un grand succès. La production s'est arrêtée aux alentours des années 70 car il reste un petit stock de meules en sacs utilisés pour la pleurotes et introduit à cette période. Néanmoins, les espaces restreints ont limités l'intensification et les Zemblera ont poursuivi la culture du champignon dans la carrière du "Four à Chaux". |
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Broyeur
servant à fabriquer le cron (ou craon) servant à recouvrir le
fumier des meules. (carrière de Mériel non identifiée) |
La carrière offre de belles traces du passage des champignonnistes. De caves de champignonnistes avec des restes de plates-bandes, des numérotations des caves via de drôle de petits logos en forme de champignons, des systèmes de récupération d'eau d'infiltration aujourd'hui calcifiés. Deux belles camionnettes de champignonnistes ont été également laissées au croisement de deux galeries. |
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Cave
de culture avec restes de plates-bandes. |
Cave
de culture avec restes de plates-bandes. |
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Indication de la cave à champignons N°11. |
Cuve
installée par les champignonnistes pour l'arrosage des champignons. |
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Epave
d'une ancienne camionnette de champignonniste. |
Ancienne
camionnette de champignonniste avec sa plate-forme à l'arrière |