Carrière de "la Violette" ou Clos-le-Roy Carrière de gypse 1ère masse - surface d'environ 10 hectares |
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Le
Diaporama |
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Origine du nom : Le nom actuel donné à cette carrière est "la Violette" qui correspond au nom du lieu dit le plus proche. Elle correspond à l'assemblage de trois carrières; le Clos-le-Roy. (carrière principale), les Griffes et le "Jardinet de Montanon". Elles appartenaient toutes deux à la famille Lepaire. |
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Organisation de la carrière de la Violette : La carrière fut exploitée par la famille Lepaire du milieu du 16ème siècle au 1ère juillet 1937. La spécificité de cette carrière est son aspect. Malgré que nous soyons dans du gypse, les galeries sont taillées de façon "carrées" et non trapézoïdales ! De plus certaines zones ont été exploitées par "hague et bourrage" avec des piliers à bras de gypse. (Je doute de leurs grandes efficacités !). Finalement la méthode d'extraction ressemble a celle que l'on trouve dans les carrières calcaire et non de gypse. Cela s'explique par le fait que le premier de la famille Lepaire (Jacques Lepaire) à ce lancer dans l'extraction du gypse était avant tout un battelier. Même par la suite, ces descendants étaient avant tout des marchands-bateliers et les piliers trapézoïdaux, si typiques des carrières de gypse, ne firent jamais leur apparition à la violette. Cette façon de faire explique sans doute les nombreux accidents de carriers signalés dans cette carrière et les nombreuses zones de fontis qui s'étendent sur des hectares entiers. |
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Galerie
de roulage principale carrée et renforcée au niveau
du ciel de carrière. |
Zone
confortée avec des piliers à bras en gypse. |
La
carrière est organisée en trois zones d'exploitation
reliées par des galeries de roulages de
tailles plus importantes et portant des noms (rue Saronce, de Calandre
et de la Réunion). Elles sont étayées ponctuellement
par des traverses métalliques. |
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Plaques
des noms des galeries principales (Photos HCL) |
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Carriers
avec leurs lampes à carbure devant "l'avenue de la Réunion"
(photo J.A Lepaire 1900) |
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La
couche exploitée correspond essentiellement à la 1ère
masse, qui n'a pas l'air d'avoir était exploitée
sur toute sa hauteur. Il y a quelques portions de galeries qui correspondent
à une extraction de la seconde masse séparées
de la première par une couche de gypse "fer de lance"
très bien visible. Ces galeries sont en très mauvaise
état et partiellement effondrées. Certains effondrements,
très impressionnants, ont atteint le premier niveau. |
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Galerie
dans la seconde masse avec début de fontis |
Effondrement
de la galerie de la seconde masse située en dessous |
Vers 1938, M. Durant (propriètaire
de la conserverie "les petits Lutins" de Méry-sur-Oise)
acquière la carrière de la Violette pour cultiver
des champignons. Il embauche en 1941 Baptiste Spinelli comme
contremaître. Ce dernier dirige la champignonnière
jusqu'en 1949, puis laisse sa place à son frère Jacques.
Leur entreprise ferme en 1960. Les champignons furent cultivés
sous forme de meules (dont il ne reste plus aucunes traces) et pendant
3 ou 4 ans dans des caisses en bois, dont les restes (bois et compost)
sont visibles. Une berline modifiée pour le transport des
champignons est encore visible dans la carrière. De 1960 à 1966, les frères Rino et Lino Zinetti s'installent à leur tour. De cette époque il reste les cloisons de plâtre et les ventilateurs. |
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Reste
des caisses en bois des anciennes champignonnières Zinetti
(Photo HCL) |
La
Berline ayant servie au transport de schampignons |
Préparation
des caisses vers 1955. Baptiste Spinelli est situé à
gauche (photo Spinelli) |
Anciennes
lampes de carrier et de champignonniste trouvées à
la Violette par Joëlle et Patrick Pallu. |
Enfin, une zone située prêt du cavage servit de souterrain refuge à la population du village lors de l'invasion des prussiens en 1870. Au cours de cette invasion, l'abbé du village voisin de la Violette, M. Boutray, emmena environ 160 habitant se réfugier dans la carrière. Ils s'y' installèrent avec des lits, des meubles, des vivres (farine, légumes, des tonneaux de vin...). Une galerie de roulage était réservée aux animaux (chèvres, lapins, poules, canards et brebis). Une autre galerie conduisait au lieu de vie et de couchage. Cette zone n'était accessible que par un étroit passage de 65 cm de haut et de 3 m de long, fermé par une solide porte en bois. On trouve encore des vestiges de cette occupation: un four à pain, des niches à bougies dans les murs et une belle consolidation en forme de tunnel qui sécurise la zone |
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Confortation
située dans l'ancienne zone ayant servit de souterrain refuge. |
Ancien
four à pain |
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Histoire de la carrière de la Violette : L'histoire de cette carrière est étroitement liée à la famille Lepaire qui en fut le propriétaire pendant cinq générations. Elle gérait la plus grosse usine à plâtre du secteur avec plus de cinq carrières réparties sur 4 communes. Chaque génération améliora un peu plus les techniques d'exploitation du gypse. Jacques Lepaire (1726-1780) : Il descend d'une famille de batelier et possède de nombreux bateaux qui remontent la Marne. Les marchandises sont essentiellement agricoles et l'hiver, en saison creuse, ils transportent du plâtre. Il décide de développe le commerce du plâtre et décidé d'acheter plusieurs carrières, dont la carrière du "Clos-le-Roy" (partie est de l'actuelle "Violette"), ainsi que des fours à plâtre. Son fils Nicolas, reprend l'entreprise à sa majorité. |
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Nicolas
Jacques Lepaire (coll. Lepaire) |
Rue
portant le nom de "Jacques Lepaire" |
Nicolas Lepaire (1764-1835) :
Il va développer d'avantage le commerce du plâtre,
qui va devenir l'unique activité familiale. Il achète
de nouvelles carrières, dont la carrière des "griffes"
qui sera réunit avec la carrière du Clos-le-Roy pour
former la Violette. La carrière est alors accessible par
une entrée en cavage très éloignée du
front de taille, et deux puits de 34 et 29 m. Le
gypse est sorti de la carrière par les puits qui sont équipés
de roues de carrier en bois. En parallèle, il construit de
nouveaux fours à plâtre en bord de
Marne, achète des forêts pour les alimenter en bois
et organise ses bateaux en convois afin de limiter le nombre de
chevaux. Son deuxième fils Pierre, reprend le commerce du
plâtre.
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Pierre Lepaire (1789-1864) : Ce dernier modernise considérablement la production du plâtre. Il supprime les puits de "la Violette" du fait de trop nombreux accidents et les remplacent par une pente douce accessible aux chevaux. Il acquière des bateaux plus grands, il construit des fours à plâtre prêt du cavage de "la Violette", et installe des broyeurs qui remplacent le pénible battage du gypse. En 1861, son fils Jacques Amédée lui succède. |
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La
carrière du Clos-le-Roy en 1867 (Coll. Pallu) |
Meule
utilisée pour le broyage du plâtre en 1900 (photo J.A
Lepaire) |
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Le
four à culées de la plâtrière du Clos-le-Roy
en 1867 (Coll. Pallu) |
La
plâtrière du Clos-le-Roy en 1867 (Coll. Pallu) |
Jacques Amédée Lepaire (1828-1918) :
Grâce aux investissements qu'il fait, il devient quasiment
l'unique producteur de plâtre du secteur. Le 10 avril 1874,
il achète à Pierre du gendre, la carrière
du "Jardinet de Montanon" qui
correspond à la partie Nord/Est de l'actuelle carrière
de "la Violette". Il installe des wagonnets
et des rails dans les voies principales de la carrière.
Une première voie ferrée étroite relie également
le port situé en bords de Marne. Une seconde voie est installée
un peu plus tard afin d'acheminer le combustible (Coke et houille)
des fours à plâtre situés à "la
Violette". |
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Jacques
Amédée Lepaire (Coll. Lepaire) |
Carriers
devant une berline dans la carrière de la Violette en 1900
(photo J.A Lepaire) |
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Chargement
du gypse dans une péniche en 1900 (photo J.A Lepaire) |
Port
Lepaire en bords de Marnes relié à la carrière
par des voies étroites. |
La société Lepaire-Frères (25 nov. 1891) : Jacques Lepaire et son frère Pierre créent la société Lepaire-Frères et incorporent "le comptoir des plâtres" qui regroupent les fabricants de la région parisienne (ce comptoir disparaît en 1903). Ils font creuser la grande galerie de 900m de la Violette allant en direction du Nord-Ouest vers "la fosse collasse". Ils installent l'électricité dans la carrière et au niveau du port. Afin d'être totalement autonome en électricité, ils construisent une usine électrique au bord de Marnes en 1906. Pour améliorer le transport ils; surélèvent le quai d'embarquement de 2m afin d'évite les plus hautes crues de la Marne, installent deux nouveaux puits de stockage et remplacent les péniches en bois par 10 bateaux en fer et un remorqueur de 120 chevaux. Malheureusement la crise économique des années 30 entraînera la fermeture de l'entreprise le 1ère juillet 1937. Elle est cédée à leur gendre, M. François Maurel, mais l'extraction du gypse ne reprendra jamais. Seul la culture des champignons anime la carrière vers 1938, puis dans les années 60. |
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Port
des plâtrières de la famille Lepaire. |
Arrière
de l'usine à plâtre Lepaire située à
la Violette au début du siècle. |
Ces informations s'appuient en partie sur le remarquable travail de Joëlle et Patrick Pallu. Ces |