Le
réseau des carrières de Chaillot ou du Trocadéro
16ème
arrondissement - 0,5 hectare |
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Le
Diaporama |
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0rigine
du nom
:
On
appel ce réseau "Chaillot",
car il correspond à un des fragments, non remblayé,
des anciennes "carrières de Chaillot"
qui parcourraient la colline de Chaillot sur
plus de 12 hectares. Elles étaient également appelées
faussement "catacombes du Trocadéro". Lors de
la construction du Palais de Chaillot, en 1878, ces carrières
souterraines ont été en parties remblayées
et consolidées à l'aplomb des quatre angles du bâtiment.
L'histoire
de ce réseau est originale du fait de ces utilisations
historiques et contemporaines.
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La
partie souterraine de l'exposition universelle de 1900
:
A
l'occasion de l'exposition universelle de 1889,
on songea à installer dans les carrières de Chaillot,
un musée géologique souterrain. Les
promoteurs du projet estimèrent que 5000 m2 de carrières
étaient utilisables et qu'il serait possible de faire circuler
les visiteurs dans une galerie de 600 m. Ils firent une demande
de concession auprès des organisateurs de l'exposition universelle,
en proposant de couvrir ces frais via une redevance d'un franc par
visiteur. Le projet fut rejeté.
A
l'occasion de l'exposition universelle de 1900,
le projet de musée souterrain, allégé et réduit,
fut reproposé et accepté. Il fut raccroché
au palais des "Mines et de la métallurgie"
(Groupe XI). Il fut inclus plus précisément dans le
thème "Exploitation des mines, minières
et carrières" (Classe 63), exposant au rez-de-chaussée
la Machinerie et au premier étage du bâtiment, la géologie
du sous-sol. |
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Palais
des Mines et de la métallurgie de l'exposition universelle
de 1900. |
Palais
du Torcadéro lors de l'exposition universelle de 1900. |
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L'exposition
souterraine fut installée dans les carrières de Chaillot
situées sous le palais du Trocadéro.
Elle fut organisée par le comité des Houillères
de France. Cette exposition souterraine était divisée
en deux parties distinctes, visibles sur le plan ci-dessous. |
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Localisation
des deux réseaux de carrières, situées sous
le Trocadéro, utilisés lors de l'exposition souterraine
de 1900. (Atlas souterrain de Paris) |
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L'exposition
minière souterraine (Actuel
réseau Chaillot):
Elle
était accessible par un pavillon dont le fronton était
orné d'un bas-relief représentant des mineurs et sculpté
par Théodore Rivière. A l'intérieur
était présenté également la machinerie
et la géologie des mines. Les visiteurs se rendaient dans
le réseau de carrières (le réseau actuel de
"Chaillot") soit par un plan incliné,
soit par un puits de 14 m équipé
de bennes donnant l'impression de descendre à 300 m de profondeur. |
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Fronton taillé, par Th Rivière, de l'entrée
de l'exposition minière. |
Pavillon
de l'exposition minière |
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En bas, avait été reconstitué des scènes
visibles dans les mines de charbon et de métal,
avec leurs machineries et animées des mannequins. On se trouvait
"dans
le réseau des noires galeries, muraillées, boisées,
blindées, avec leur chantiers, où des mineurs appliquent
les méthodes d'exploitations diverses, avec leurs voies de
traction, où passent à grand bruit des convois de
charbon traînés par une machinerie électrique
qui lance autour d'elle des étincelles, avec leurs plans
inclinés pour remonter la houille, avec leurs puits d'extraction
intérieurs et leurs balances où l'on descend les bennes
de combustibles etc". On pouvait y voir :
-
Une veine de houille avec ces boisages correspondant à
la partie actuelle la mieux conservée. Cette zone est aujourd'hui
en partie inondée.
-
Une galerie de mine, renforcées par des traverses métalliques,
avec les veines de charbon représentées par des
moulures en béton toujours visibles (appelé à
tord le tunnel sous la Manche). On pouvait y voir également
un wagonnet sur des voies étroites Decauville se dirigeant
vers un plan incliné qui est aujourd'hui partiellement
visible. Il a été retrouvé en 2007 une traverse
métallique de la voie étroite.
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Boisage
dans une galerie de mine de charbon. (Dessin d'époque) |
Restes
actuels de cet aménagement de mine de charbon. |
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Wagonnet
se dirigeant vers un plan incliné. (Dessin d'époque) |
Restes actuels du tunnel menant au plan incliné en grande
parti remblayé.
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Wagonnet
dans une reconstitution de galerie de mine (photo d'époque) |
Reconsitution d'une galerie de mine étayée (photo
d'époque)
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Une galerie de mine et son chemin de fer électrique dont
on aperçoit encore des moulures en béton au plafond.
-
une perforatrice dont il ne reste rien.
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Un tableau illuminé des ardoisières d'Angers.
-
les phases de l'extraction souterraine de la mine d'or du Transvaal
(dont l'organisation m'est inconnue).
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Animation
montrant le chemin de fer électrique dans une mine de charbon. |
La perforatrice (Dessin d'époque)
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Le
monde souterrain (disparu
dans les sous-sol du Trocadéro):
Il
correspond la seconde partie qui présentait un ensemble
de curiosités géologiques, paléontologiques
et même archéologiques. Elle fut aménagée
par M. de Launay (professeur à l'école des mines)
qui était assisté pour l'aspect artistique par Th.
Rivières. Cette zone a aujourd'hui disparue dans les sous-sols
du Trocadéro. Les visiteurs accédaient aux carrières
par une pente douce qui était surmontée
d'un Iguanodon (1). La visite durée 25
min. et permettait d'admirer des répliques de monuments
souterrains et de tableaux éclairés par derrière.
Il était présenté deux thèmes différents.
(1)
L'entrée du monde
souterrain surmonté de son fameux iguanodon
(Photo - Parisiennedephotographie)
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La partie archéologie composée
de plusieurs salles :
-
un chantier de mine de pyrite cuivreuse phénicienne
du sud de l'Espagne. On peut y voir des mineurs en train d'abattre
la roche à l'aide d'instruments rudimentaires sous la menace
du fouet.
-
une reproduction du tombeau égyptien de "Masataba
de Ti" (ou maison funéraire) de la nécropole
de Saqqara. On pouvait y voir trôner une statue du maître
et de sa femme, ainsi que des peintures murales représentant
leurs ouvriers au travail dans les champs.
-
le "tombeau étrusque des Volumniers"
près de Pérouse en Italie. Un fronton orné
limite une salle où trône de petits sarcophages de
calcaire ou de terre cuite.
-
le "tombeau d'Agamemnon". Sous une
coupole deux corps de rois Atrides, ornés d'or et d'armures
précieuses, reposent sur leur lit funéraire.
-
Il y avait aussi les catacombes de Rome avec
la chapelle de Saint-Corneille, une pagode chinois d'Annam, une
mine de plomb du Harz au début du 16e
siècle.
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Le
temple chinois quelques années après l'exposition. |
Le temple chinois quelques années après l'exposition
(Archive IGC)
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Le
tombeau étrusque des Volumniers. |
L'intérieur du tombeau étrusque des Volumniers.
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La
reproduction du tombeau égyptien de "Masataba
de Ti" |
la
chapelle de Saint-Corneille
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La
partie géologie comptait également de
nombreux dioramas (tableaux illuminés par derrières)
et maquettes représentant; la formation de la terre représentait
par une mer de lave sous une lune rouge, un lac du carbonifère,
une plage de coraux du Jurassique, un lac tertiaire, une grotte
quaternaire avec un paléothérium, la grotte d'Azur,
"caverne et lac de Padirac".
Après
l'exposition universelle, ces installations souterraines furent
laissées libres d'accès le temps
du démontage des pavillons et autres bâtiments en surface.
Des jeunes ont alors investit les lieux, soit disant pour récupérer
le charbon, le bois et le fer. Lorsque l'IGC repris possession administrativement
les lieux, ils eurent beaucoup de mal à expulser cette "bande
de jeunes gens sans aveu". Malgré la fermeture de tous
les accès, la carrière était systématiquement
rouverte au bot de 24 heures. L'IGC fini par faire disparaitre totalement
les entrées situées dans les jardins du Trocadéro,
boucher les puits et maçonner les portes. Ces jeunes migrèrent
vers le réseau sud et l'ossuaire où ils forcèrent
les portes à plusieurs reprises. Le meneur, âgé
de 20 ans, se fit arrêter et condamner à plusieurs
mois de prison par le tribunal correctionnel de la Seine. quelques
jours plus tôt, il avait écrit au préfet de
la Seine, en se faisant passer pour le président de la société
spéléologique de Paris, afin d'obtenir les clefs des
entrées des carrières. |
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Le
"cinéma clandestin" souterrain du Trocadéro:
dans
un calme tout relatif pendant quasi 100 ans, a été
exposé aux phares des médias. En 2004, les médias
révèlent l'existence d'un cinéma
clandestin sous le Trocadéro, surnommé
"les arènes de Chaillot". Les supputations de la
police et l'amplification médiatique transforme un simple
squat en repère de terroriste juste du fait de la présence
d'une croix gammée au plafond (cf. divers articles de journaux).
Ce cinéma n'était en fait qu'un superbe squat construit
par la "Mexicaine de perforation".
Il était équipé d'un écran de projection
avec son petit gradin, d'un bar, de petites salles, un téléphone
et le tous était éclairé par électricité.
Ce qui a mis le plus à cran les autorités c'est l'utilisation
illégale du courant, ce qui a donné lieu à
l'ouverture, le 23 août 2004, d'une enquête pour "vol
d'électricité. Le groupe cataphile de la "Mexicaine
de perforation" est devenu célèbre en enchaînent
les interviews papier et radio. Une fois l'affaire tassée
le squat a été malheureusement mis à sac. |
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L'écran
de cinéma de la mexicaine de perforation. (photo Le Breton)
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Le gradin du cinéma des arènes de Chaillot. (photo
Le Breton) |
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Petite
salle attenante à la salle de projection. |
Le sqaut mis à sac en 2006. |
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Voici
quelques articles sortis lors de la découverte
policière :
-
Les catacombes abritaient un cinéma souterrain - source
AFP 24 heures à Paris (04 sept. 2004)
-
La mexicaine de perforation fait du cinéma sous le Trocadéro
- Le Monde (12 sept. 2004)
-
Les visiteurs du Noir - Le Monde 2 (18 oct. 2004)
-
Peur sous la ville - Magazine Choc (sept. 2004)
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Extrait
du Journal de France 3 du 02 septembre 2004. |
Reportage
sur le cinéma de la Mexicaine de perforation. |
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