La carrière des Capucins 14ème arrondissements - 1,5 hectares - gérée par l'association SEADACC |
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Le
Diaporama |
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L'histoire de ces carrières : L'histoire du site débute avec les moines chartreux qui seront les premiers à conforter les sous-sols du quartier lors de l'édification de leur monastère en 1259. Ce monastère fut construit à l'emplacement de l'actuel jardin du Luxembourg, dont la superficie était plus grande que celle du jardin public actuel. Au 16ème siècle, le quartier du faubourg Saint-Jacques est truffé de carrières en exploitation et des énormes roues en bois de carriers ponctuent le paysage. C'est l'un des quartier les plus pauvres de la capitale, que l'on surnomme la Thébaïde, et qui compte de nombreux carriers et plâtriers. En 1756, le curé Jean Denis Cochin prend ses fonctions dans la paroisse "Saint Jacques du Haut Pas" et compte bien venir en aide à ces déshérités. La paroisse, par son biais, va assister 10.000 habitants dépendant de la charité. |
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Tableau
de l'abbé Jean-Denis Cochin exposé dans l'église
St Jacques. |
Eglise St Jacques du Haut Pas. |
Lors de la création de l'inspection générale des carrières (IGC) en 1777, ce secteur sera l'un des premiers à être consolidé, sans doute car leurs bureaux se trouvent dans l'enclos des Capucins. La majorité des carriers se transforment en maçons chargés de construire des piliers de soutient pour le compte de l'IGC. Les accidents se multiplient au sein de cette population, car les conditions de travail sont très précaires avec un éclairage qui se fait à la lampe à huile. Les blessés sont transportés à l'Hôtel-Dieu, situé à 2 km, mais la lenteur du trajet entraine de nombreux morts. Face à ces morts réguliers, l'abbé Denis Cochin fait l'acquisition, en 1780, de 3 maisons entourées de vastes champs situés sur l'ancien domaine des Capucins. Il fonde alors, le 27 juin 1782, l'Hospice "Saint Jacques du Haut Pas" pour les carriers accidentés. Cet hospice deviendra 123 ans plus tard l'hôpital Cochin. Epuisé par son investissement et sa santé fragile, l'abbé décède 1 an plus tard. |
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Indication
de plaques de confortation établies par Guillaumot. |
Plaque
sous l'ancien emplacement de l'abbaye des Capucins |
La gestion de l'hospice n'étant pas reprise, en 1783 le personnel part s'installer au couvent Saint-Louis (Chaussée-d'Antin) où les carriers y seront désormé accueillis. L'hospice Saint-Jacques est alors transformé en hôpital d'utilité public géré par l'administration de Louis XVI. Il va accueillir les malades atteints du "mal vénérien" considéré, à l'époque, comme une maladie à caractère épidémique. Au cours du 18ème siècle, l'hôpital subit plusieurs phases de travaux d'agrandissement et s'appellera successivement "hôpital du Midi", puis "Hôpital Ricord" et enfin, en 1905, "l'Hôpital Cochin". Actuellement, il ne reste du vieille Hôpital du Midi" que le porche. |
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L'Hôpital Ricord (Doc. Seadacc) |
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L'Hôpital
des Vénériens (Doc. Seadacc) |
Dortoir des malades de l'hôpital Vénériens (Doc.
Seadacc) |
Suite aux travaux de consolidations de l'IGC et à l'extension de la cité parisienne, l'exploitation des carrières du quartier Saint-Jacques s'arrêteprogressivement. Les carriers exercent alors leur activité vers la plaine de Châtillon, où certains vont s'installer vers 1815. Châtillon et les communes avoisinantes se couvrent à leurs tours de roues de carriers. | |
Extrait
de carte de la paline de Châtillon où de nombreux treuils
sont représentés. (doc vvlt) |
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A la seconde guerre mondiale, une partie de la carrière servit d'abri de défense passive pour le personnel et les malades de l'hôpital Cochin. Il est constitué de galeries rectilignes avec de hauts murs droits à joints cimentés. Un escalier en colimaçon le reliait à la surface. | |
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Construction
de l'abri de défense passive dans la carrière des
Capucins. |
Escalier
qui permettait d'accèder à l'abri depuis l'hôpital
Cochin. (photo Geos 1777) |
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Les éléments remarquables du site classé : En 1982, une partie des carrières des Capucins devient un musée privé géré par l'association SEADACC crée en 1972 (Société d'Etude et d'Aménagement Des Anciennes Carrières des Capucins). Les galeries sont isolées du reste du grand réseau souterrain sud (GRS) et des travaux de restaurations débutent sous la direction d'Alain Clément (Ancien président, aujourd'hui décédé, de l'association). Les efforts des bénévoles pour restaurer un certain nombre d'éléments architecturaux remarquables du site permet, fin 1999, de classer le site sur la liste des complémentaires des monuments historiques. Un itinéraire de visite de 1200m a été aménagé pour les visites. Il permet de découvrir plusieurs éléments historiques ainsi que des ajouts contemporains dont la présence n'est pas approuvée par tous les historiens. La "fontaine" des Capucins : Cette "fontaine" a été construite par Trémery en 1810 (qui succédera à Thury par la suite), sous la direction de l'inspecteur des carrières Héricart de Thury. Elle n'a pas pour fonction de fournir de l'eau, comme le ferait un puits à eau en carrière, mais de contrôler la hauteur d'eau de la nappe phréatique. L'emplacement de cet ouvrage a été choisià la hauteur où la nappe phréatique est la plus haute. Un trou perfore le toit de la nappe phréatique dont l'eau affleure. Il est appareillé d'une magnifique margelle semi-circulaire et rehaussée de trois piliers carré maçonnés. L'épure ayant permis l'élaboration de la margelle est visible sur le mur d'une galerie voisine. |
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Epure
de la margelle de la fontaine des Capucins. |
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Fontaine
des Capucins. |
Echelle d'étiage accompagnée de sa vierge. |
Le puits d'inspection de Tréméry : Dans la carrière, un ancien puits d'extraction a été consolidé par Tréméry, en 1841, afin de le transformer en puits d'inspection. Il permettait à l'IGC d'accéder à la carrière via une succession de paliers en bois et d'échelles fixés dans le puits. Bien que cette infrastructure en bois ait aujourd'hui disparu, les trous d'insertions des poutres, qui supportaient les plates formes, sont toujours visibles. Lors de son appareillage en pierres de taille, Tréméry donne à ce puits une forme trapézoïdale avec une section carrée. Cette forme très particulière est relativement rare. Il en existe un autre dans les anciennes carrières de Bagneux. Lors de la création du boulevard de Port-Royal, les services de la voirie réaliseront en 1867 et 1868 d’importants travaux de nivellement liés à la proximité de la vallée de la Bièvre. Le puits sera décapité de quatre-vingt-six centimètres, comme en témoigne la plaque située à la base du puits donne la taille du puits initiale (15,12m en 1841/ 14,26m en 1868). |
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Puits
carré et schéma des anciens paliers de l'IGC. |
Indication du second puits de service accompagné d'une vierge
noire. |
Le nouveau cabinet minéralogique de Cochin : Le cabinet minéralogique représente sans doute la plus belle réalisation. Il correspond à une reproduction du cabinet Saint-Jacques situé à l'extrême sud de la rue Saint Jacques dans le GRS. Son architecture s'appuie sur des photos d'époque. Chaque marche correspond à un banc calcaire que l'on traverse depuis la surface située à 20m. On peut néanmoins reprocher que la typographie du nom de ces étages est plus grosse que l'originale. Le cabinet possède sa rose des vents au plafond et son nom sur le fronton d'entrée "Collection minéralogique des carrières des Capucins 1811-2005". Il reste encore à réaliser une banquette tout autour et à disposer les échantillons de bancs rocheux sur chaque marche ! |
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Le
nouveau cabinet minéralogique construit en 2005. |
Rose des vents au plafond du cabinet de Cochin. |
Application
du noir animal sur les gravures des étages géologiques.
(Photo Hibou) |
Les différents étages géologiques traversés
depuis la surface. |
Les autres réalisations contemporaines : Un certains nombre de sculptures contemporaines, réalisées par d'Aymeric Louvet, ont été ajoutées au cours des années. Il a sculpté, ente autre, une représentation de la théologie. Le livre fermé représente l'ancien testament, le livre ouvert le nouveau testament. Le sceptre est un symbole religieuse, l'échelle représente la progression dans la connaissance, et ses degrés successifs. Le personnage à les pieds au sol et la tête dans les nuages, symbole de sa vocation d'intermédiaire entre le ciel et la terre. On peut noter également la création d'une salle équipée d'une table en pierre de taille et très récemment une portion de voie Decauville. |
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La
théologie sculptéepar Aymeric Louvet |
Salle aménagée par les membres de l'association. (Photo
retravaillée HCL) |
Pilier sculpté par Aymeric Louvet
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