"Le Cri" (Skrik) de Munch

Les Reproductions d'œuvres d'art du GRS - 15e arrondissement

 

 

Interprétation du "Cri" :

Il existe dans le GRS deux versions du "cri" qui ont été réalisées en 2007. Elles sont élaborées car l'artiste, Tomahawk, s'est approprié le tableau en utilisant son propre style. Une version en couleur est présente dans la salle du "Cellier" et correspond au plus célèbre tableau du peintre norvégien Edvard Munch, le Cri (Skrik), réalisé en 1893. L'autre version en noir et blanc s'inspire de la gravure qui fut égalemetn réalisée par Munch. Ce tableau est pour certain à l'origine du courant expressionniste qui va se développer quelques années plus tard. L'auteur lui même a décrit ce tableau :

« Je me promenais sur un sentier avec deux amis. Le soleil se couchait. Tout d'un coup le ciel devint rouge sang. Je m'arrêtais, fatigué, et m'appuyais sur une clôture. Il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir et la ville. Mes amis continuèrent, et j'y restais, tremblant d'anxiété. Je sentais un cri infini qui se passait à travers l'univers. »
Reproduction du cri réalisée par Tomahawak (GRS)
Le "Cri" de Munch 1893.

 

Autre reproduction du cri réalisée par Tomahawak (photo Grenouille)
Lithographie de Munch
 

Cette peinture symbolise l'homme moderne emporté par une crise d'angoisse existentielle. Cette angoisse est traduite par plusieurs éléments du tableau :

- La nature, représentée par le fjord d'Osalo vu depuis la colline d'Eckeberg, est présente avec ces couleurs rouge feu, ces lignes sinueuses qui se précipitent verticalement dans la partie en bas à droite du tableau. Cela donne une sensation de vertige dont le personnage principal n'est isolé que par la barrière du pont. A l'horizon les couleurs du ciel et de la terre sont inversées renforçant cette sensation de trouble généralisée de la nature.

- L'angoisse est matérialisée également par ce personnage en train de crier. Le personnage central est représenté comme si il était déjà mort. Il a l'aspect d'un fantôme, dont le corps ondule et flotte dans les airs, mais également d'un squelette de par sa tête qui semble être dépourvue de cheveux, ses yeux qui semble creux et sa bouche grand ouverte. Sa bouche semble laisser penser qu'il est en train de crier cependant il se bouche les oreilles en même temps ! L'artiste matérialise ici un cri intérieur que la monté de l'angoisse existentielle face à la maladie et la mort. Ce personnage est l'autoportrait de l'artiste alors atteint d'une hémorragie du vitré (perte indolore de la vision) et accompagné par la mort tout au long de son existence.

 

 

Histoire et versions de l'œuvre originale :

Cette œuvre existe en quatre versions, dont les plus remarquables sont :

- Deux versions, dont une tempéra sur carton (procédé de peinture utilisant un liant comme le blanc d'œuf), présentent au musée Munch d'Oslo. Le 22 août 2004, l'un "des Cri", ainsi que la Madone, furent volés lors d'une attaque à main armée. Selon le journal suédois Svenska Dagbladet, le tableau avait été brûlé. Toutefois, le 31 août 2006, la police norvégienne a annoncé avoir retrouvé les deux tableaux volés dans un état "assez bon".

- Une huile, tempera et pastel exposée à la Galerie nationale d'Oslo. Le 12 février 1994, cet exemplaire fut volé. On soupçonna d'abord des groupes anti-avortement actifs en Norvège. Après trois mois, on proposa le tableau au gouvernement norvégien pour une rançon de 1,2 million de dollars. Le gouvernement refusa et le tableau fut retrouvé le 7 mai 1994, lors d'une descente effectuée par la police norvégienne préparée en collaboration avec la police britannique et le musée Getty.

- Une quatrième fait partie de la collection particulière du milliardaire norvégien Petter Olsen.

Tempéra sur carton du "Cri" de Munch.
Tempéra et pastel du "Cri" de Munch.

 

 

Réinterprétation et réutilisation de l'œuvre :

Ce tableau a était réinterprété par l'illustrateur Nicolas Vial, à l'occasion d'un article publié dans le journal "Le Monde", en 2007. Cette version montrant le personnage sortant d'une plaque d'égout, est un clin d'oeil involontaire à la fresque du Cellier. L'auteur s'est appuyé sur une version du Cri moins connue. En effet, Munch réalisa une version lithographique noire et blanche du cri.

Le visage du tableau a également inspiré le réalisateur américain Wes Craven pour son film "Scream". Le tueur porte un masque évoquant fortement la scène du tableau. A travers ce film, cette expression est passée dans la culture populaire, avec une intégration dans les masques habituels d'Halloween.

Ce tableau est régulièrement utilisé pour illustrer le thème de "la crise" sociale, psychologique ou encore "l'angoisse".

Interprétation du Cri par Nicolas Vial, publié dans" Le Monde" (doc. de H)
Couverture de livre
Le masque du célébre film "Scream"
 
Manifestants dans le bureau de vote de Bilbao protestant contre l'interdiction faites parties politiques liés à l'ETA de participer aux éléctions.
"Cri de Munch revisité" du p^hotographe Sico (Francisco Urrea) vivant à Paris depuis 2005.
 

Dernièrement, Jérôme Mesnager a également réinterprété le cri . Il en donne cette interprétation :

" La femme chauve hurle. Corps Blanc ne sait pas le pourquoi elle crie. Il n eregarde pas la femme chauve. Il ignore ce qu'elle voit ou croit percevoir: un monstre, un squelette, un cadavre déchiqueté, un précipice ... Ou peut-être hurle-t-elle parce qu'elle ne court pas assez vite; parce que deux hommes en habit noir la poursuivent et vont la rattraper; parce qu'ils l'entraîneront dans une inquiétante maison , isoléee sur la lande. Tout cela ne concerne pas Corps Blanc. Il ya des soirs où l'on préfère ne pas trop intervenir, il n'aime guère la voix aiguë de la femme chauve. Elle crie trop fort."

Le Cri reproduit en musique sur un mur d'Oslo (photo de stephi130)
 

 

 

Edvard Munch (1863-1944) :

C'est un peintre norvégien, pionnier de l'expressionniste. Il grandit dans la capitale norvégienne et va être confronté à la mort de ces proches toute sa vie, ce qui transparait fortement dans son oeuvre. Sa mère meurt de tuberculose alors qu'il n'a que cinq ans, sa sœur aînée Sophie est la victime également d'un' tuberculose), son autre sœur meurt d'une dépression et son frère Andréas meurt quelques mois après son mariage. Il étudie à l'Ecole royale de dessin et devient le disciple de Christian Krogh, le plus grand peintre naturaliste du pays. En 1885, il créer ces premiers tableaux impressionnistes. Il exposera par la suite à Paris, Berlin et en Norvège. A sa mort, il lègue environ un millier de tableaux, 4500 dessins et aquarelles et six sculptures à la ville d'Oslo, qui construit en son honneur le Musée Munch.

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Portait d'Edouard Munch
Autoportrait de Munch

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Cette œuvre située sur un des piliers du "Cellier", là place dans une zone qui résonne renforçant le "cri" du personnage. Elle est aussi un bel échos à la fuite sous terre de l'angoisse que l'homme moderne, le cataphile, connait en surface. Le paysage d'arrière plan est une grande cité telle la banlieue parisienne.