"Le vendeur de mort-aux-rats" de Rembrandt

Les Reproductions d'œuvres d'art du GRS - 14e arrondissement

 

 

Le vendeur de mort-aux-rats dans le GRS :

Cette fresque est également présente au "Cellier". C'est une reproduction d'une gravure du "Vendeur de mort-aux-rats" de Rembrandt qui a été peint en 1632. Malheureusement, cette réalisation ne présente pas autant de détails que l'oeuvre originale. La scène se déroule dans un petit village néerlandais du 17ème siècle. Dans le cas du "Vendeur de mort-aux-rats", l'estampe représentée dans le Cellier, correspond à un deuxiéme état de la gravure originale.

Reproduction de la Mort-aux rats dans la salle du Cellier (GRS)
Gravure originale de la Mort-aux-rats

 

 

L'interprétation du "vendeur de mort-aux-rats" :

On apperçoit au premier plan un de ces colporteurs ambulants qui passent de porte en porte à cette époque. Ce dernier est plus précisement un vendeur de mort-aux-rats. Il est reconnaissable grâce à plusieurs indices. Tout d'abord par sa cage perchée sur un baton qui renferme des rats capturés par ses soins. Des rats morts, accrochés en dessous, sont fiérement exibés comme des trophées. Au sommet de la cage, se trouve également un rat libre. Sur son épaule est perchée un furet apprivoisé, redoutable chasseur. Enfin, il porte une épée à la taille pour tuer les nuisibles.

Détails du vendeur de mort-aux-rats
 

 

La scène en cours montre un négoce. Le vendeur est au bas d'une porte et tend un sachet de mort-aux-rats au propriètaire de la demeure. A sa droite se tient son jeune assistant qui porte une boite entrouverte d'où provient le sachet en question. Ce petit bonhome renvoie à l'image du petit rat. L'acheteur potentiel est accoudé à sa "porte néerlandaise" reconnaissable à ses deux battants, dont seul celui du haut est ouvert. L'homme a son visage détourné du vendeur et d'un geste de la main le repousse. La porte demi-ouverte symbolise également que ce colporteur n'est pas le bienvenu et qu'il est laissé sur le bas de la porte.

Détails du bourgeois et du jeune assistant

 

A travers ce tableau Rembrandt symbolise la séparation entre les classes sociales matérialisée par la porte. L'acheteur représente la bourgeoisie avec son turban et un tour de porte en pierre de taille. Sa maison contraste avec la vêtuste chaumière située en arrière plan (partie du tableau qui n'est d'ailleurs pas réprésentée sur la copie du Cellier). Le vendeur incarne le petit peuple sans domicile. Ces vêtements rapiècés aux genoux et la fourrure qu'il a sur le dos lui donne l'aspect des bêtes qu'il chasse.

 

 

Le thème du vendeur de mort-aux-rats :

Cette gravure s'inscrit dans un thème que Rembrandt développa au cours de toute sa carrière que sont les scènes de rue. Elles mettent en avant des colporteurs et des mendiants. Une partie de son oeuvre dépeint la compassion et l'humanité dans sa globalité. La gravure du vendeur de mort-aux-rats est ésquissée par Rembrandt, sous forme de dessins, bien avant 1732. Elle sera également reprise plus tard par d'autres artistes.

Deux gravures, sur le thème du vendeur de mort-aux-rats, réalisées par Rembrandt
Deux gravures, reprenant le thème du vendeur de mort-aux-rats, réalisées plus tardivements par d'autres artistes.

 

 

Rembrandt et la gravure :

Rembrandt Harmenszoon van Rijn est un artiste néerlandais qui a laissé une oeuvre monumentale consituée d'environ 600 peintures, 300 gravures et 2000 dessins. Il fait partie du courant baroque dans lequel les peintres Néerlandais ont développés la technique du clair-obscur. Rembrandt a plusieurs thèmes de prédilection; le portrait, les scènes bibliques et les scènes populaires.

D'autre part, il est également célébre pour avoir développé, à partir de 1626, la téchnique de gravure à l'eau-forte. Il utilise une plaque de cuivre recouverte d'un vernis, ce qui permet de travailler sur cette dernière avec le même geste que le dessinateur. De l'acide attaquait ensuite les zones découvertes par le vernis, "la morsure", formant un relief en creux qui pouvait retenir l'encre. Rembrandt utilisait plusieurs techniques complémentaires: la double morsure où il reprenait la plaque en la recouvrant une deuxième fois d'un vernis transparent, l'emploi complémentaire d'un burin pour accentuer certains traits, ou d'un «mordant » directement sur la plaque afin d'obtenir des effets de brume. La plaque de cuivre, une fois encrée, était pressée contre une papier afin d'obtenir une estampe.

Les nombreuses estampes qu'il a laissées sont rarement les originaux des gravures. Il aimait effectivement retravailler de nombreuses fois les gravures pour reforcer les effets de clair-obscur.

Autoportait de Rembrandt lorsqu'il était jeune
Autoportait sous forme d'un peinture

 

Finallement la représentation en carrière de cette oeuvre est un double échos au monde souterrain, avec le clair-obscur évoquant les ambiance à la bougie et l'image du rat faussement liée aux catacombes. Est-ce que l'auteur anonyme de cette reproduction voulait évoquer ces images ?