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Méthodes
d'exploitations anciennes |
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Les
techniques d'exploitation des plâtrières souterraines ont
débuté de façon empirique, en s'appuyant sur les
méthodes utilisées dans les carrières calcaire. Cependant
la fragilité du gypse nécessita le développement
de procédés d'exploitation spécifiques. |
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L'exploitation
à piliers irréguliers (avant 1700)
Les
premières exploitations souterraines de gypse étaient
relativement anarchiques. Elles étaient exploitées
selon la méthode des piliers tournés, déjà
utilisée dans les carrières de calcaire. Ces piliers
étaient néanmoins placés de façon anarchiques
et leurs tailles étaient variables. L'exploitation était
un ensemble de piliers tournés irréguliers
et il n'y avait pas de véritable galerie régulière.
Cette exploitation empirique, ne permettait pas d'exploiter toute
la hauteur de la masse de gypse, du fait de la fragilité
de la roche. Les galeries ne s'enfonçaient pas très
loin dans les coteaux. Pour l'ensemble de ces raisons la production
restait faible.
L'extraction du gypse se faisait au pic de carrier et à
l'aiguille. Le transport des blocs était assurés
par des charrettes tirées par des chevaux
ou des ânes sur des chemins souvent à pic.
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Exploitation
à piliers irréguliers (photo Thomas Pierre) |
Charrettes
en attente devant le four à plâtre (Théodore
Géricault 1823) |
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Légendes
(Encyclopédie
Diderot et D'Alembert)
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Coins de différentes tailles (fig.1,2,3,4)
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Sac à plâtre (fig.6)
- Mailloche (fig.7)
- Pelle pour remplir les sacs (fig.8)
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Mail pour frapper les coins (fig.9)
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Pic (fig.10) et aiguille (fig.11) pour creuser.
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Pince pour déplacer les blocs (fig.15) |
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L'exploitation
à piliers réguliers (après 1760)
Progressivement
une méthode précise de creusement des galeries dans
le gypse se met en place. Les exploitations sont organisées
en galeries orthogonales et symétriques. Les piliers
tournés sont réguliers et trapézoïdaux.
La forme trapézoïdale permet d'avoir une meilleur portance
du ciel de carrière au niveau duquel les piliers sont distants
de 2m, alors qu'a la base ils sont distant de 6m. Cela forme des
chambres à piliers. Le
ciel fait environ 10m d'épaisseur et le plancher environ
80cm.
Le ciel de carrière, d'une épaisseur de 1m, est renforcé
avec des poutres en bois appelé
"brindilles" par les carriers. Dans les carrières
de , le ciel est consolidé avec des arches maçonnées
en meulières appelées "confortation à
l'anglaise". |
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Pilier régulier trapézoïdal
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haut du pilier trapézoïdal
- base du pilier trapézoïdal
- Plancher de la carrière
d'environ 80 cm d'épaisseur
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Etayage en bois du ciel de carrière (1m d'épaisseur)
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Haute masse de gypse
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Front de taille en gradins
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Marnes supragypseuses et sous-jacentes
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Sables |
Schéma
d'une carrière de gypse à piliers tournés réguliers
trapézoidaux |
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Extraction
de la 1ère masse ou haute masse
(gypse tendre 20m d'épaisseur)
Le
procédé d'extraction suit une méthode très
précise. Elle commence par le souchevage qui consiste
à dégager une masse de gypse trapézoïdale à
l'aide d'un pic. Un homme démarre cette galerie
appelée le "four" (du fait de la chaleur
qui y règne en comparaison des galeries trés ventilées).
Deux autres carriers élargissent cette galerie en descendant de
façon trapézoïdale.
C'est aussi à ce moment que sont placés les confortations
en bois.
Ensuite il suffit de débiter le gypse par blocs horizontaux en
suivant le litage des strates. Cette opération nécessite
des coins et un maillet car le gypse est tendre. Au fur et à mesure
on élargit la galerie et les couches deviennent de plus en plus
épaisses. On obtient alors un front de taille en gradins
(Qui à l'aspect d'un escalier géant).
Les carriers travaillaient par groupe de 2 à 6 et pouvaient extraire
10m3/jour.
Extraction
de la 2ème masse (gypse dur de 3 à_8m)
En
se rapprochant de la 2ème masse le gypse devient de plus en plus
dur et nécessite l'utilisation d'explosif. Un
trou horizontal est alors réalisé avec une longue foreuse
à mains maniée par deux hommes. L'un tourne la
foreuse à l'aide d'un axe en bois tout en appuyant le plus fortement
possible dessus. Le deuxième guide le foret et évite qu'il
ne plie ! (Cette technique rudimentaire fut utilisée jusqu'a la
mécanisation des exploitation de gypse!). Ce
trou est alors rempli de poudre noire et on y place une
mèche lente. Le gradin est alors pulvérisé
en de nombreux morceaux irréguliers.
L'accés à la 2ème masse se fait le plus souvent par
des puits car elle est séparée de la première
par une couche de marnes. |
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Gravure
montrant tarières (fig. 12,13) et le perçage pour la méche
(fig.14) |
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Extraction
de la 3ème masse (gypse dur de 3 à 6m)
Cette
couche est rarement exploitée car elle est peu épaisse
et profonde. Cela rend donc son exploitation peu rentable.
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Schéma
d'organisation des trois masses de gypse (croquis IGC) |
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Renfort du ciel avec des "brindilles" (photoBaranger coll.IGC) |
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Le transport des blocs dans la carrière bénéficia
de l'arrivée des rails Decauville. Des wagonnets
sur des voies étroits sont alors tirés
par des chevaux. Le transport s'en trouve facilité et les rendements
de production améliorés. A Triel-sur-Seine les wagonnets
descendaient le coteau grâce une pente douce munie d'un treuil.
(Dossier trains) |
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Gravure
représentant les étapes de l'exploitation du gypse dans
les carrières deTtriel-sur-Seine |
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