Entre
1700 et 1779
La
demande en gypse a augmenté au cours du 18ème siècle.
Elle est due à l'obligation (par décret du roi Louis
XIV en 1697) de plâtrer les façades
des maisons ayant des colombages en bois afin de
limiter les incendies. En parallèle, les plafonds blancs
et lisses étaient à la mode ce qui a renforcé
la demande.
Pour répondre à la demande, les carriers ont du poursuivre
l'exploitation des couches de gypses en souterrain.
Des cavages pouvant atteindre jusqu'a 20 m sont
creusés dans les flancs de collines. Jamais une telle hauteur
de carrière souterraine n'avait été réalisée
!
Remarque
: Le besoin en terres cultivables en périphérie de
Paris, face à une population grandissante, favorise également
ce passage en exploitation souterraine, du gypse comme du calcaire. |
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Aspect
des carrières à ciel ouvert de gypse, au cours du
18ème s. |
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Entre
1779 et 1810
En
juillet 1778, un effondrement très important
dans la carrière de gypse de Ménilmontant cause la
mort de 7 personnes. L'exploitation du gypse en souterrain est jugée
trop dangereuse et interdite par décision royale le 23 janvier
1779. Les anciennes carrières sont alors foudroyées.
L'exploitation reprend ensuite à ciel ouvert
et entaille profondément les collines dans toute l'Ile-de-France. |
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Aspect
des carrières à ciel ouvert de gypse après
1778 |
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Après
1810
Le
21 avril 1810 une loi sur les mines autorise à
nouveau l'exploitation du gypse en souterrain sous le contrôle
de l'ingénieur des mines du département concerné.
Les carriers exploitent à nouveau la haute masse ou 1ère
masse de gypse. Bien vite la demande toujours croissante,
pour l'agriculture et l'industrie du plâtre, oblige à
exploiter la seconde masse de gypse sous-jacente
et de moindre importance. Son exploitation se fait souvent par des
puits d'extractions.
Remarque
: Dans certaines communes une 3ème
masse de faible épaisseur fut également exploitée. |
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Aspect
des carrières à ciel ouvert de gypse après
1810 |
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Cavages
de la carrière de Romainville au début du 20ème
siècle (coll. IGC) |
Tableau
deVincent van Gogh peint en 1887 |
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Aujourd'hui
l'histoire se répète ...
De
nos jours les exploitations souterraines de gypse en proche banlieue
parisienne sont totalement abandonnées. L'arrêt de
ce type d'exploitation a eu lieu progressivement entre 1970 et 1980
en Ile-de-France. Les dernières carrières de ce type
à avoir fonctionné sont sans doute celles du "massif
de l'Hautil".
La fin du gypse en souterrain s'explique par des raisons
de sécurité et économiques. En effet,
comme pour le calcaire, il est beaucoup plus rentable d'exploiter
le gypse à ciel ouvert avec des engins très puissant.
Les carrières souterraines ont été à
nouveau foudroyées dans les zones où l'exploitation
se poursuit comme à Cormeilles en Parisis, qui est l'une
des plus grosses exploitations de gypse de la région parisienne.
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Carrière
de gypse moderne de Cormeille-en-Parisis |
Reste
de galeries dans la carrière de Vaujours (A. Martaud) |
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Les
plâtrières souterraines laissées à l'abandon
se font de plus en plus rares et se dégradent rapidement avec
les infiltrations d'eaux pluviales.
De plus, la fermeture des cavages pour des raisons
de sécurité empêche l'aération convenable
des galeries, favorisant ainsi l'action de l'humidité. Quand
elles ne sont pas injectées, des fontis se
forment rapidement et atteignent parfois la surface. Leur effondrement
brutal peut engloutir des maisons entières ! |
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Carrière
de gypse des côteaux d'Avron abandonnée (photo asso.
ANCA) |
Fontis
ayant atteint la surface (photo IGC) |