Interprétation du massif de l'Hautil

La masse de gypse d'Ile-de-France se termine à l'ouest au niveau de la butte témoin de l'Hautil. Cette butte a été exploitée en sous-sol sur 800 hectares.

Massif de l'Hautil :

Cette butte est évidemment non constructible, ce qui explique le développement d'un massif forestier très dense. Sur les vues aériennes, on aperçoit immédiatement une multitude de mares. Elles correspondent à des fontis en formation qui se sont remplis d'eau en surface. Régulièrement, ces fontis s'effondrent, libérant en carrière leur masse d'eau. Le dernier accident a eu lieu en 1990, lau cours duquel une caravane et un jeune homme furent engloutis.

La masse cumulée de gypse qui occupe le massif mesure 33m et fut exploitée sur 800 hectares. Aujourd'hui, il ne reste plus que 200 hectares car les autres galeries ont été comblées, foudroyées ou se sont simplement écroulées.

De plus, la fermeture systématique des entrées en cavages et des puits a favorisé l'accumulation de CO2 qui se trouve en pourcentage excessif au détriment de l'oxygène. Ce phénomène a été accentué par l'apport de CO2, issu de la décomposition de la matière organique en surface (feuilles dans les mares et la litière), qui s'est infiltré dans le gypse très poreux.

 

gypse hautil carriere

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Carte de la butte témoin de gypse de l'Hautil
Etangs dans des fontis en formation (carte IGN 25/1000éme)

 


Histoire de l'exploitation du gypse :

L'ensemble des villages (Triel-sur-Seine, Vaux-sur-Seine, Chanteloup-les-Vignes...) environnants avaient leur économie basée sur la production du plâtre. On peut distinguer plusieurs étapes dans l'histoire de l'exploitation :

- L'exploitation débute au 18ème siècle avec M. Bouty.

- Au 19ème siècle, des confortations maçonnées sont construites par les maçons en périodes creuses. Les techniques d'exploitation se modernisent (wagonnets, poudre...), notamment à l'initiative de Joseph Maron propriétaire de la carrière "mécanique". Des usines à plâtre sont crées à Triel-sur-Seine et à Vaux-sur-Seine.

- L'exploitation du gypse s'arrête vers fin des années 1970, date à laquelle 1 million de tonnes/an sont produites.

platre saint-nicaire vaux-sur-seine

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Usine à plâtre "Saint-Nicaire" de Vaux-sur-Seine
Usine à plâtre "Saint-nicaire" de Vaux-sur-Seine

 

platre triel-sur-seine

platre triel-sur-seine
Port de commerce de Triel
Usine de plâtre de Triel

 

 

Carrière de Port-Maron ou "mécanique":

Cette carrière fut la plus grande exploitation du massif de l'hautil et celle qui ferma en dernier.

Elle fut sans doute exploitée à partir de 1780. Le premier propriétaire identifiable fut Joseph Maron. En 1832, elle fut rachetée par le maire de Triel-sur-Seine (Nicolas Tully) dont la demande d'extension fut refusée. En 1919, elle est rachetée par la "société anonyme de construction" (SAMC) qui importe les outils modernes utilisés dans les mines de potasse et le foudroyage. Enfin en 1979, la société ferme entraînant l'arrêt de l'exploitation.

La modernisation était à la pointe jusqu'en 1970 avec:

- Wagonnet en bois en 1950 (500L)
- Wagonnet berline (5m3), locodiesel et culbuteur
- Chargement avec racleur puis chargeur automoteur
- Exploitation du gypse tendre via 3 pentes douces conduisant les wagonnets au port
- Exploitation du gypse dur via une pente douce, un basculeur et un tapis roulant, allant en direction de l'usine à plâtre.

treuil gypse carriere

platre wagonnets triel-sur-seine
Treuil de la galerie inférieure, destiné au gypse tendre
Usine de Triel

 

gypse carriere port-maron triel-sur-seine

 

gypse autochargeur triel-sur-seine

Cavage fermé de la galerie inférieure dans le gypse tendre
Autochargeur (Coll. M.Pécé)