Au
début de l'exploitation de la pierre, les outils servant à extraire un
bloc étaient tous manuels. Du Moyen Âge jusqu'à la fin de la Seconde Guerre
mondiale, il n'y a que peu d'évolution notable des outils. Finalement,
la mécanisation des carrières ne date que d'une cinquantaine d'années.
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Pics
et Escoude :
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C'est sans doute l'outil le plus ancien dans le travail de la pierre.
Une version en bronze a été découverte près de la pyramide de Kéops
(3000 ans av. J.-C.). Le pic de carrier sert à
démarrer les tranches dans le front de taille,
notamment pour le souchevage. On l'appelle de ce fait « pic à soucher
». Il permet également au carrier de dégrossir les blocs en carrière.
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Groupes
de carriers "mimant" avec des pics le travail au front
de taille (carrière de Bourré) |
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Il
existait plusieurs types de pics, dont les têtes forgées avaient
des formes différentes. Par exemple, les pics avec des pointes
à rebours permettaient de faire les angles du souchevage.
Remarque
: Le tailleur de pierre se sert aussi d'un pic, mais de taille plus
modeste, sur les chantiers de construction. |
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L'escoude ou languedot est un pic à long
manche (maximum 2 m). Elle permet de creuser plus profondément
les sillons d'extraction d'un bloc, pour atteindre 1,5 m de profondeur.
Elle prend donc le relais du pic. Ses extrémités peuvent être forgées
d'une pointe, d'une double dent ou d'un tranchant en fonction de la
résistance des pierres et selon les époques. Par la suite, elle fut
remplacée par les aiguilles, sortes de lances sans
support, en bois. |
Escoudes à manches de taille différentes
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Pointe
d'escoude trouvée dans à Carrières-sur-Seine |
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Pic
de carrier ou pic à souchet |
Pic à pointes rebours pour les angles du souchet |
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Lance
de carrier ou lance à trancher :
La
lance à trancher est apparue dans les carrières
où la hauteur du ciel est suffisante pour installer un support
en bois. La lance est une longue tige en métal mesurant 3 m de
long. Au départ d'un seul tenant, l'extrémité en fer trempé appelée
bougon devint par la suite amovible. Cela permettait
de l'envoyer à la forge pour réparation. Sur le bougon, on trouve
les initiales du carrier. La lance fut utilisée
jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale, c'est à dire aux
alentours de 1939.
La
lance nécessite un support en bois que l'on appelle
l'affût. Il est constitué de bois de hêtre, dont
la résistance était appréciée. L'affût sert de potence à la lance
que l'on accroche dessus à l'aide d'une chaîne. On effectue alors
des mouvements de balancier avec la lance, qui tape le front de
taille. L'affût est calé contre la paroi avec des étais en bois,
afin de garantir une certaine stabilité. Ils étaient repositionnés
au fur et à mesure que l'on réglait la hauteur de la lance. Cette
technique d'exploitation laisse deux rangées parallèles de trous
verticaux.
Remarques:
les premières lances étaient plus longues et constituées d'une
seule pièce. Elles furent rapidement abandonnées. Parfois, la
lance était accrochée au plafond de la carrière.
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Lance
de carrier et son support - vue de face (Carrière Aubigny) |
Lance
de carrier et son support - vue de coté (Carrière
D'Aubigny) |
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Coins
:
Afin de faire céder le bloc du front de taille, les carriers utilisent
des coins. Ces coins étaient placés dans le sillon supérieur.
Auparavant, on utilisait des coins en bois, que
l'on mouillait. Le bois gonflait dans le sillon et détachait la
face arrière du bloc. Par la suite, on utilisa des coins
métalliques que l'on enfonçait avec une masse.
Aujourd'hui,
ces coins sont remplacés par des coussins gonflants.
Ces poches carrées sont placées dans les sillons de la haveuse.
Ensuite, on les remplit d'air sous pression, ce qui fait céder
le bloc par l'arrière.
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Coins
métalliques avec "serres" |
Coins
métalliques |
Masses |
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Préparation
d'un coussinet (photo: Tchorski) |
Coussinet
en place dans une fente de défermage (photo: Tchorski) |
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Scie
crocodile :
Dès le 19e siècle, les carriers ont utilisé la scie crocodile
(ou appelé le croco de carrier), pour scier l'arrière du bloc
et le détacher. Cela permettait d'obtenir une face arrière bien
dressée, et d'accélérer la production. Cela nécessitait
d'en avoir enlevé au moins un ! Cette technique était notamment
utilisée dans les carrières souterraines de l'Yonne.
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Le
carrier au premier plan pose avec une scie crocodile (carrière
de Mémerbes) |
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Deux
models de scies" crocodile" |
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