Les véhicules à pierres attelés ...

Le transport de la pierre débuta avec la traction animale. Ces véhicules étaient conduits par des charretiers ou rouliers. On distinguait trois types de véhicules en bois, ayant chacun une fonction particulière dans le transport de la pierre.

Les tombereaux :

Les tombereaux sont des véhicules à deux roues, munis d'une caisse qui s'ouvre à l'arrière. Ils ne sont pas spécifiques des carrières et on en trouvait dans chaque ferme. Ils pouvaient contenir environ 1 m3 de matériaux, soit au maximum 2 tonnes de pierres. Ils permettaient de transporter :

- Des matériaux en vrac; comme le remblais, le "découvert" des exploitations ou encore du gravier. Le tombereau était alors déchargé par simple basculement vers l'arrière. Son chargement était effectué à la pelle.

- Des moellons qui étaient chargés à la main.

Tombereau au dépôt de gypse des carrières de Bagnolet
Vidage d'un tombereau sur les quais de Seine.

 

Ces véhicules étaient tractés, la plupart du temps, par un seul cheval ou un âne. Cependant, lorsque la charge était lourde, on utilisait un "tombereau à aiguille" qui permettait d'atteler deux chevaux ou deux boeufs. Les L'utilisation des tombereaux en carrière disparut avec l'apparition des wagonnets basculeurs sur voies étroites.
Tombereaux à aiguilles avec paire de boeufs
Reste de tombereau dans une marnière de l'Eure.

 


Les charrettes :

Les charrettes possèdent aussi deux roues, mais sont plus massives. Le corps de la charrette, appelée tablier, est à claire-voie. Il est constitué de longerons recouverts de fer, entrecroisés de traverses en métal appelées "paumelles". Le fer permettait de renforcer le tablier. Les charrettes appartenaient, soit à l'entreprise, soit aux rouliers spécialisés dans le transport de la pierre. D'une entreprise à l'autre, elles n'étaient pas peintes de la même couleur.

Charrette chargée d'un bloc de pierre, vers 1914 (Lusigan)
Reste de charrette dans une marnière de l'Eure
 

Elles servaient à transporter des blocs de pierres. Le chargement du bloc sur la charrette était technique. On plaçait la charrette basculée en arrière afin de faire coulisser le bloc dessus. Pour pousser le bloc, on utilisait une pince de carrier ou un cric avec des roules. Le cric était couplé avec une chaîne, qui servait d'appui, et qui était fixée à des crochets situés à l'arrière du tablier. On pouvait y placer 1, 2 ou 3 blocs de pierre. Le plus lourd était mis au dessus des essieux. La charrette était relevée à l'horizontale à l'aide d'un cric.

On distingue deux modèles de charrettes dites "4 pouces" ou "5 pouces". Ces mesures correspondent à la largeur des bandages métallique des roues, respectivement de 12 et 15 cm de largeur. Plus les roues étaient larges, plus le véhicule pouvait transporter un bloc lourd. Il existaient également des modèles à roues basses, qui permettaient de placer de gros blocs, sans que l'on soit gêné par les roues.

Chargement d'une charrette (carrière Mas-de-Baud)
Charrette en attente de chargement (carrière de Massange)

 


Les chariots ou fardiers :

Ces véhicules étaient plus rares et très impressionnants. Les chariots spécifiques au transport de la pierre, étaient appelés fardiers. Ces véhicules à quatre roues permettaient de transporter de très gros blocs de pierres.

Fardier en vue de profil, vendu par la maison "Aux forges du vulcain" (Catalogue N°7 février 1910)
Fardier à Paris chargé d'un bloc d'environ 2 tonnes (Coll. IGC)
Fardiers chargés prêt d'un puits de carrière (Carrières-sur-Seine)
 

Leur chargement était délicat, du fait des quatre roues. Selon les époques, on a eu recourt à plusieurs techniques :

- La méthode la plus ancienne consistait à enlever les deux roues avant, afin de faire basculer le chariot. On le bloquait alors, avec deux quilles de bois ou deux crics. Une fois le bloc chargé, on relevait le chariot à l'horizontal, afin de replacer les roues.

- Par la suite, des quais de chargements furent installés dans les carrières. Ils permettaient d'être à hauteur du chariot. Les blocs étaient glissés sur le véhicule également avec un cric ou des pinces de carrier. Cependant le nombre de quais étaient limités et obligeaient les carriers à déplacer les blocs sur de plus longues distances. Le bloc était hissé sur le quai de chargement via une pente douce.

- Enfin, l'arrivée des treuils placés sur des ponts roulants, permit de simplifier le chargement des blocs.

Chargement d'un fardier via retrait des roues avant et deux crics (Bretagne)
Chargement d'un fardier via un quai de chargement (Aubigny)
 

Chargement d'un wagonnet à l'aide d'un cric de carrier depuis un quai de chargement.
Chargement d'un fardier à l'aide d'un pont roulant (Méry-sur-Oise)