Production artisanale du "Blanc de Meudon"
La seconde utilisation de la craie est la fabrication du "Blanc de Meudon".

Le "Blanc de Meudon" :

 

 

Le blanc de Meudon tire son nom de la ville de Meudon où la craie affleure de façon importante. Sa production est passé d'un processus traditionnel, en carrière, à une production industrielle, en usine.

Le blanc de Meudon est une poudre blanche obtenue par déshydratation de la craie. Il en existe de diverses qualités en fonction de leur utilisation. Il est connu également sous les noms de blanc d'espagne ou blanc de Bougival. Cependant, c'est le nom de "Blanc de Meudon" qui est resté dans la mémoire collective, notamment grâce à la manufacture d'Emile de Girardin.

"blanc de Meudon"

 

 

La fabrication artisanale en carrière :

Dans les carrières de craie, on trouve toujours de nombreux bassins, une tuyauterie importante et au moins un captage de source. Ces installations traduisent les besoins nécessaires à la fabrication du blanc de Meudon. Le processus se déroule en quatre étapes : le broyage, le délayage, la décantation et le séchage.

- Le broyage de la craie était effectué dans un énorme concasseur situé dans la salle de "manège". Elle y était placée sous forme de petits blocs. De l'eau y était ajoutée afin de faciliter le broyage. Les silex oubliés devaient être enlevés, afin d'éviter que les dents du broyeur ne soient endommagées. On obtenait une pâte blanche.

- Le délayage consistait à diluer la craie dans un grand volume d'eau afin de préparer la décantation. Cette étape consommait une grande quantité d'eau qui était captée au niveau de sources situées dans la carrière. Ces sources trouvent leur origine dans des rivières karstiques qui traversent les côteaux crayeux. Elles étaient canalisées à l'aide de tuyaux en poterie.

Reste d'un broyeur à craie dans une carrière de Port-Marly
 

Reste d'un broyeur à craie dans la carrière "des lions" à Louvecienne

- La décantation s'effectuait dans une série de bassins placés les uns derrière les autres dans le sens de la pente. Parfois le réseau de bassins était complexe et s'etendait sur les différents étages de la carrière. Ils étaient alors reliés par des canalisations en métal ou en poterie.
La décantation permettait, dans un premier temps, de débarasser la craie des particules de silex, qui sont les plus lourdes, et qui se déposaient dans le premier bassin. Dans un second temps, on qualibrait les particules de craie qui se déposaient selon leurs tailles. Les plus lourdes se déposaient en premier et les plus légères tombaient au fond du dernier bassin. Les dépots de craie de chaque bassin n'avaient pas le même devenir en terme de produits dérivés.

Bassins de décantation dans une carrière de Port-Marly
 

Bassins de décantation dans la carrière "des Lions"

 
Dans la carrière des Lions, on peut observer un réseau de trois goulottes creusées dans la craie. Elles sont placées entre les broyeurs et les bassins de décantation. Elles devaient sans doute servir à la décantation des grains de silex ! Chaque goulotte pouvait être isolée du circruit.
Goulottes de décantation dans la carrière "des Llions"
 
 
Goulotte de décantation dans la carrière "des Lions"
 

- Le séchage était l'étape la plus fastidieuse. Elle avait pour objectif d'obtenir une pâte de craie possédant le moins d'eau possible, afin qu'elle soit facilement transportable. Le séchage se déroulait en trois étapes : Tout d'abord la boue crayeuse était laissée à se compacter dans le dernier bassin de décantation. Ensuite, elle était étalée à la main sur les murs absorbant de la carrière. Cette opération nécessitait beaucoup de surface de murs ! Enfin la pâte était transportée à l'extérieur de la carrière pour être séchée à l'air libre.

- Le moulage : la pâte raffinée, une fois suffisamment sèche, était moulée en "pains de blanc". Parfois, il pouvait être livré sous forme de sacs de poudre en vrac.