Carrière "Port-Maron"

Carrière de Gypse (Massif de l'Hautil)

surface d'environ 30 hectares

 
Le Diaporama
carriere port maron hautil

Origine du nom :

La toute première appelation de cette carrière était "la carrière aux ânes". Les ânes étaient le surnom donné aux habitants de Triel, par les habitants de Vaux. Ces derniers voyaient passer toutes la journée des ânes transporent le gypse vers le port de Triel-sur-Seine.
"Carrière Port-Maron" est le nom du premier propriétaire de la carrière M. Maron. Pour exporter le gypse il créa un port, sur les quais de Seine situées en contrebas de la carrière, que l'on a appelé "port-Maron".

 

Organisation de la carrière :

On accède à la carrière par les anciennes galeries de roulage, (par lesquelles on accède) qui sont étayées par des boiseries et des poutrelles métalliques. Elles sont basses, environ 2m de hauteur, et permettaient la circulation des locodiesels sur des voies étroites. La carrière est desservie par deux galeries principales de roulage qui débouchent par les deux entrées en cavages de la carrière :

- La galerie de roulage supérieure : qui permettait la sortie du gypse tendre destiné au plâtre. Elle était prolongée par une pente douce qui conduisait les wagonnets berlines à un planché basculant. Le plâtre était déversé dans des tombereaux. Ces véhicules faisaient des allers retours, entre la carrière et l'usine à plâtre située au bord de la Seine. Ces allers-retours prirent fin avec la mise en place d'un tapis roulant.

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Galerie de roulage supérieur noircie par la fumée des locodiesels
Basculeur des wagonnets berline (Coll. M.Pécé)

 

- La galerie de roulage inférieure ou "du petit treuil": qui permettait la sortie du gypse dur sous forme de blocs, dont la production était bien inférieure au gypse tendre. Elle était en pente douce et équipée d'un treuil, dont des poulies sont toujours visibles. Ce treuil permettait de faire descendre les wagonnets dans la pente douce. Malgré des essais de modernisations du treuil, ce dernier consommait trop de lubrifiant et n'était pas rentable. En face de la sortie étaitent présentes deux autres pentes douces, qui permettaient d'acheminer les blocs jusqu'aux berges de la Seine. Les problèmes liés au treuil entraînèrent l'abandon de cette galerie.
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Cavage de la galerie inférieure
Poulies de la galerie de roulage du "petit treuil"
 

Ces galeries permettent d'accéder aux "chambres d'exploitation" qui sont formées par des rangées de piliers trapézoïdaux. Les piliers en forme de trapèze permettent d'avoir une surface de ciel plus réduit. Elles peuvent mesurer jusqu'a 9m de hauteur. Certaines zones de ciel ont été consolidées par des arches en meulière. La zone est instable comme en témoigne les nombreux fontis. Ils laissent s'infiltrer de l'eau de surface, qui a formé un immense lac souterrain. Les nombreuses galeries noyées empêchent l'accès aux carrières voisines, qui seraient théoriquement accessibles. De plus, l'eau ronge la base des piliers de gypse, ce qui contribue à fragiliser l'ensemble.

Cette zone est dangereuse car le taux d'O2 est plus faible que la normal et a été remplacé par du CO2, qui est donc en excès.

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Chambres d'exploitation avec piliers trapézoïdaux et arches de consolidation
Lac souterrain formé par l'eau des fontis

 

 

Histoire de la mécanisation de "Port-Maron":

Elle fut sans doute exploitée à partir de 1792. Le premier propriétaire identifiable fut Joseph Maron. En 1817, elle fut rachetée par le maire de Triel-sur-Seine (Nicolas Valléry) associé à M. Jeanneret et Mme Boutté. Le 15 mars 1832, une demande d'extension de la carrière auprès du préfet de Seine-et-Oise se voit refusée. Deux raisons sont évoquées: L'ensemble des terrains non exploités de la montagne de d'Hautil appartiennent aux religieuses de l'abbaye de Poissy et le risque de perdre des terrains agricoles situés au dessus.

En 1919, elle est rachetée par la "société anonyme de construction" (SAMC), qui importe des outils modernes habituellement utilisés dans les mines de potasse. Cela s'explique par le fait que le comportement mécanique de la potasse et très proche du gypse. L'équipement reste à la pointe jusque vers les années 1970. Finalement en 1979 la société ferme, marquant l'arrêt de l'exploitation du gypse dans le secteur de l'Hautil. On trouve éparpillé dans la carrière, le matériel correspondant à cette dernière période d'exploitation par la société SAMC. Le matériel visible est le suivant :

- Des wagonnets berline (5m3), utilisés habituellement dans les mines, et des portions de voies étroites.
- Des wagonnets basculeurs de type Decauville, dont certains socles sont à présent sous l'eau.
- Un morceau de racleur correspondant a une demie pince qui permettait de ramasser les morceaux de gypse et des les charger dans les wagonnets. Ce système est normalement utilisé dans les mines de potasse.
- Un reste de treuil mécanique qui servait à descendre les wagonnets, via une pente douce, qui débouche par le cavage du bas.
- Des tuyaux métalliques qui permettaient sans doute d'apporter de l'air sous pression pour les marteaux-piqueur.

Remarque : On peut également citer l'utilisation d'explosif, pour dégager les blocs au niveau des front de taille, qui remplaça la poudre noire employée auparavant.
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Morceau du racleur
Wagonnet Berline dans la galerie de roulage supérieure

 

 

Histoire et géologie du Massif de l'Hautil :

Pour en savoir plus sur le massif de l'hautil vous pouvez suivre le lien suivant : MASSIF de l'HAUTIL