Carrière "Sebillotte"

Carrière de Gypse (Massif de l'Hautil)

surface d'environ 15 hectares

 
Le Diaporama
carriere sebillotte hautil

Origine du nom :

Le nom de Sebillotte est celui de la famille qui l'exploita sur deux générations de 1861 à 1940.

 

La production du plâtre par la famille Sebillotte :

L'exploitation du gypse, dans cette carrière, remonte à 1838, lorsque Michel Modérat d'Otemar fait une demande d'autorisation d'exploitation auprès de l'inspection des carrières. On se trouve géologiquement à l'extrémité Ouest de la lentille de gypse d'Ile-de-France. Elle est d'épaisseur bien plus faible qu'au niveau de Triel-sur-Seine. cette épaisseur a poussée les carriers à prendre des risques et les multiples effondrements de consolidations révèlent un ciel trop fin. Par la suite, la carrière fut vendue et exploitée par Isidore Hamot.

En 1861 Jean-Marie Sebillotte acquière à son tour la carrière. Il fit percer en 1850 une nouvelle galerie d'accès ("la rue de la croix") qui débouchait sur un cavage aujourd'hui condamné. Il transit la carrière à son fils Eugène Sebillotte en 1883. La famille Sebillotte installa sur la commune voisine de Meulan une usine à plâtre qui était connectée à la carrière par une voie de chemin de fer de type Decauville, qui arrivait directement aux fours à plâtre. On trouve encore les restes de deux wagonnets de types basculeurs témoin de cette mécanisation de la carrière. Le plâtre était ensuite exporté par charrette ou par péniche vers Paris. L'exploitation de la pierre à plâtre de cette carrière s'arrêta vraisemblablement vers 1940.

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Entête de papier à lettre de la plâtrière de Meulan (Archive JP. Delacruz)
 
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Chargement de blocs de gypse au niveau des bords de Seine de Meulan (Archives Yvelines)
Reste de chassis de wagonnet de type basculeur qui servait à transporter les blocs de gypse à la Sebillotte. (photo Hcl)
 

De ce passé d'exploitation de la pierre, on ne trouve en carrière que de rares traces. De belles consolidations en meulières ont étaient réalisées sur mesure selon les fontis. Ce sont de confortations à l'anglaise comme on peut observer dans tout le massif de l'Hautil.

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carriere sebillotte hautil
Très belle consolidations à l'anglaise datant des carriers.
Original pilier maintenant un fontis !

 

Des graffitis marques laissées par les carriers sont présentes sur le ciel de carrière et parfois sur les murs. Sur les parois, seuls les dates ou les thèmes peuvent permettre d'authentifier l'œuvre d'un carrier plutôt qu'un champignonniste. Au ciel de carrière les hauteurs sont souvent élevées et par conséquent les dessins ont souvent été réalisés avant que les galeries prennent trop de hauteur. Ces dessins représentent :

- des événements historiques contemporain de l'époque : invasion prussienne.

- des éléments liés au quotidien des carriers : Saint Roch patron de carriers, Saint-pierre, cheval, outils, noms de carriers avec dates, calvaire local ...

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saint roch patron carrier
Calvaire laissé en ciel de carrière de la galerie ouverte en 1850 par Jean-Marie Sebillotte (photo Hcl)
Calvaire en ciel de carrière dans la même galerie de roulage. (photo Titan)
Saint-Roch (roche) et son chien (rocket) qui est le saint patron des tailleurs de pierre en les protégeant de la silicose. (photo Titan)
Carrefour où le ciel de carrière est riche en graffitis de carriers. On peut y avoir un dessin de Saint-Pierre. (photo Hcl)
Dessin d'escoude qui permettait de creuser un sillon pour détacher un gros bloc.
Dessin rappelant l'invasion prussienne en France. Lors de cet événement les civils se réfugièrent parfois dans les carrières.
Carrier (Lelièvre Emile Marcel) ayant laissé un graffiti en 1892 qui rappel son passage et ces origines.

 

 

La culture du champignon dans la carrière de la Sebillotte :

Après 1930, la carrière fut réinvestie par les champignonnistes. Le dernier à exploiter les lieux fut M. Carrara qui arrêta son activité à la fin des années 1960.

Les traces laissées en carrières sont très nombreuses au niveau de la plus grande chambre d'exploitation du gypse. On trouve :

- de nombreuses meules encore en place, qui correspond à une technique de culture qui fut abandonnée dans les années 70 avec l'apparition de la culture en sacs plastiques. Les meules en accotement sont encore bien visibles et traduises une optimisation systématique de l'espace. Les piliers ont été chaulés sur toutes leurs parties basses.

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 Meules de champignonnière encore en place avec le fumier et le cron.
 Meules de champignonnière dans une ancienne chambre d'exploitation.

- un broyeur à marteaux, qui permettait de broyer des blocs de gypse, pour en faire une poudre blanche avec laquelle ont recouvrait les meules (gobettage). La plaque de la société qui à fabriqué la machine est toujours visible (société CLERO qui produit toujours des concasseurs). Cette machine était alimentée par le courant dont il reste des vestiges de câblage.

 Broyeur à marteaux.
Tableau et câblage électrique qui alimentaient le broyeur.
 
- à plusieurs endroits différents récupérateurs d'eau d'infiltration (demi-fûts, tonneau, cuve ...) ont été placés par les champignonnistes. Cette eau servait à arroser les meules de champignons. Ca et là, on trouve des gros arrosoirs de champignonnistes.
 Reste de fût et arrosoir de champignonniste.
Tonneau et tôle permettant de récupérer l'eau s'infiltrant par le plafond.
 
- de nombreux graffitis représentant des champignonnistes avec leurs pipes ou indiquant les numéros de cave de culture. Ils donnèrent également des noms de rues à certaines galeries principales.
 Dessin de champignonniste avec sa pipe.
Indication de cave de culture.
 
- de nombreuses confortations modernes faites de meulières et de béton. Elles datent des champignonnistes qui durent sécuriser la carrière avant de l'exploiter.
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 Arches en béton au niveau d'une voie de roulage.
Arches en béton et meulières qui maintiennent la couche d'argile.

 

 

Histoire et géologie du Massif de l'Hautil :

Pour en savoir plus sur le massif de l'hautil vous pouvez suivre le lien suivant : MASSIF de l'HAUTIL