|
| |
L'histoire
de l'aqueduc de Médicis ...
|
Cet aqueduc
a connu de nombreux rebondissements au cours de son histoire avec
des périodes fastes et au contraire des périodes d'abandon
total.
|
La
construction:
Les problèmes d'eau à Paris, en terme de qualité
(puits pollués) et de quantité (tarissement des fontaines,
pompes à eaux coûteuses...) pousse Henri IV
vers 1594 à lancer la construction d'un nouvel aqueduc. La
recherche de sources s'est orientée vers Rungis et Wissous
où les romains avaient captés les sources pour Lutèce.
|
|
Marie
de Médicis----------------------------------------------Henri
IV-----------------------------------Louis
XIII |
|
Cependant,
le projet est arrêté avec l'assassinat d'Henri IV par
Ravaillac en 1610. C'est sa veuve, Marie de Médicis,
qui reprend le projet afin d'alimenter les fontaines du jardin de
Luxembourg et son palais en construction. Les travaux de construction
du nouvel aqueduc sont adjugés à Jean Coingt,
maître maçon, le 27 octobre 1612 pour la somme de 460
000 livres payables en 6 ans. Le devis comprend :
-
Le captage des sources de Rungis
-
La construction d’un aqueduc souterrain jusqu’au Luxembourg
-
30 regards espacés de 500 mètres
-
L’ouverture de bouches de contrôle (4 entre chaque regard)
- Un pont-aqueduc pour franchir la vallée de la Bièvre
à Arcueil
-
Un regard pour la répartition des eaux à l’entrée
du faubourg Saint-Jacques.
-
Un débit prévu de 30 pouces fontainier soit 400L/min.
ou 560m3/jour.
La
construction commence le 17 juillet 1613 avec la
pose de la première pierre du "Regard N°I
de Rungis" par Louis XIII, alors âgé de
12 ans.
Les
travaux durent 10 ans au lieu des 3 ans annoncés,
du fait de pluies très abondantes, et font travailler 500 à
600 ouvriers. L'eau parvient à la "maison du fontainier"
le 19 mai 1623. Cependant l'eau pour le peuple, ne coulera dans les
fontaines que 5 ans plus tard. Le règlement de l'ouvrage est
assuré par une taxe sur les vins qui entrent dans Paris et
s'est elevé au final à 850 000 livres.
|
|
Le
regard "Louis XIII" à Rungis |
|
Débit
en chute libre ! :
Lors
de la mise en marche, des concessions d'eau privées
ont été accordées à plusieurs "personnages
puissants" (des princes du sang, des communautés religieuses,
des collèges, des hôpitaux). Mais certains de ces personnages
ne se gênent pas pour agrandir la taille de leur tuyau. Le débit
de l'aqueduc s'en ressent et devient bien vite insuffisant pour alimenter
les fontaines parisiennes.
La recherche de nouvelles sources (les "nouvelles
eaux d'Arcueil") est entreprise en 1655. Cependant,
on accorde à nouveau des concessions privées, ce qui
ne résout en rien le manque d'eau pour les fontaines parisiennes.
Pourtant,
Louis XIII, dès 1633, avait pris un arrêté pour
créer une zone de servitude de 30 m de large
soumise à une redevance pour les riverains. Louis XIV renouvellera
et renforcera le décret par arrêt du Conseil d’Etat
qui stipulait : "
Défense de prendre les eaux, fouiller ou gâter les pierrées,
planter les arbres le long des aqueducs et conduites d’eau à
15 toises près."
|
Cuve d'un
réservoir d'eau privé |
Tuyau de dérivation cassé et rigole qui alimentaient successivement
une concession privée |
|
un
entretien irrégulier ! :
Par
la suite, l'entretien de l'aqueduc est plus ou moins bien effectué
selon les périodes de l'histoire. Cet entretien consiste essentiellement
à curer la cunette afin d'enlever la calcite
qui s'y dépose et qui diminue le débit. Les échevins
(responsable de la commune) effectuèrent ces travaux jusqu'en
1736. La révolution perturbe l'ordre établi, et l'entretien
de l'aqueduc ne fait pas exception.
Les curages reprirent seulement sous le premier empire
(vers 1800). On trouve deux inscriptions de curages dans la galerie
au niveau de cachan, datés de 1784 (par Thévenar)et
1837 (par Roudier). Des fonds furent attribués également
pour la restauration de la galerie de l'aqueduc et du pont d'Arcueil.
Ce dernier, au dit des textes de l'époque , était envahit
de palntes qui poussaient dessus!
Progressivement
(entre 1838 et 1868), la ville de Paris rachète 112
concessions payantes, tandis que 204 Concessions attribuées
à titre gracieux sont supprimées. A cette même
époque (Courant XIXème), les travaux haussmanniens
des voiries et des immeubles tronçonnent l'aqueduc au niveau
de Paris. L'aqueduc de la Vanne va prendre le relais du "vieil
aqueduc Médicis" qui n'aura plus aucun intérêt
en terme d'alimentation en eau.
En
1904 l'eau de l'aqueduc alimente le lac de Montsouris.
C'est encore le cas aujourd'hui.
Pendant
la seconde guerre mondiale, les morceaux d'aqueduc dans Paris furent
réquisitionnés par la préfecture de la seine
pour faire des abris de défense passive.
|
|
L'aqueduc
aujourd'hui : travaux d'urbanisme ou saccages ! :
Depuis
1982, L'aqueduc Médicis, de Rungis au périphérique,
a été ajouté à la liste complémentaire
des monuments historiques. Le classement concerne uniquement
les regards. Cependant un périmètre de 500 mètres
autour est soumis au classement ce qui permet d'y intégrer
les portions de galerie entre chaque regard distants de 500 mètres.
La portion dans Paris n'est malheureusement pas classée, à
l'exception de la maison du fontainier et le regard N°27 (situé
dans le jardin de l'observatoire).
Depuis
1987 l'entretien est assuré par la SAGEP
(Société anonyme de gestion des eaux de Paris). Aujourd'hui,
le débit est de quelques dizaines de mètres cube par
24 heures. La portion actuelle de galerie dans Paris est de 850 mètres.
En
Juillet 1996 les travaux de la ZAC de Alésia-Montsouris
ont surbaissé le terrain sur 6 hectares. Ces travaux ont mis
à jour deux tronçons de 153 mètres chacun de
l'aqueduc Médicis. Cette portion de 300 m, contenant la partie
souterraine du regard N°23, avaient été remblayés
lors de la construction de la ligne de chemin de fer de sceaux en
1855. Ces vestiges ont été détruits malgré
les réactions des riverains et des associations. Seul le bassin
du regard N°23 a été conservé, avec une vingtaine
de mètres de galerie. L'édicule qui le surmontait a
été reconstruit en faisant une copie du regard N°25.
Rq: Ces travaux ont également mis à jour 150m de
l'aqueduc de Lutèce.
En
2006, le regard N°20, sur la
commune de Gentilly, avait été abimé lors des
travaux de construction de l'immeuble voisin. Le coin du chapiteau
avait été cassé. Il a été restauré
de façon discutable en 2006. L'ancien édicule a purement
et simplement été remplace par une copie.
|
|
Tronçon
de l'aqueduc mis à jour par les travaux dans la ZAC d'Alésia
- Montsouris - Regard
N°20 pendant la "restauration" ! (photos Légionnaire)
|
|