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Les
sources de Rungis
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Les eaux
qui alimentent l'aqueduc de Médicis, proviennent des sources
du plateau argileux de Rungis. Les eaux sont collectées
par des pierrées qui sont de petites galeries qui drainent
l'eau.
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Le
"carré des eaux de Rungis" :
C'est
à la demande d'Henri IV, que le ministre Sully acheta des terrains
à Rungis pour rechercher les sources utilisées jadis
par les romains pour alimenter l'aqueduc de Lutèce. Notons
qu'il ne s'agit là que d'une partie des sources utilisées
par les Romains. Leur bassin collecteur était à Wissous
et drainait plusieurs autres sources jusqu'a Chilly Mazarin. De la
sorte, l'aqueduc Médicis ne pouvait disposer que de 40 % de
l'eau drainée par les Romains.
A Rungis, les eaux furent drainées avec des pierrées
disposés sur tout le plateau. Ces pierrées débouchaient
par des barbacanes, dans une grande galerie en carré de 545,5
m de long, délimitant une surface de 100 m2 environ. Aujourd'hui,
ce "carré des eaux" sert de soubassement
au stade de Rungis. A l'angle nord, se trouve un regard, nommé
le "regard des sources", qui permet de
capter également l'eau par une série de barbacanes très
serrées.
En 1870, Belgrand déverse des eaux de drainage
lors des terrassements liés à l'aqueduc de la Vanne.
Pour celà, il construit "l'aqueduc de Chevilly",
d'une longeur de 1241m, qui sera muré un peu plus tard suite
à une pollution organique de l'eau.
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Intérieur
du "Regard des sources" de Rungis
(photo: Légionnaire) |
Coupe
du "Regard des sources" de Rungis
(Ouvrages souterrains de Paris Belgrand) |
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Malheureusement,
le "carré des eaux" est aujourd'hui quasiment tari
du fait de l'urbanisation sur le plateau de Rungis (L'aéroport
d'Orly, l'autoroute, le MIN de Rungis) datant des années 1970.
Seule l'eau des orages, drainée au niveau des terrains de foot,
coule parfois dans cette galerie.
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Les
"nouvelles eaux de Rungis" :
Malheuresement,
ces sources ne suffirent pas à fournir suffisament d'eau
à Paris, du fait que de nombreux privés priviligiés
se servaient sur le trajet de l'aqueduc. En 1651 le Sieur Bocquet
fut chargé de trouver de nouvelles sources. Il en trouva
deux que l'on appella les "nouvelles eaux de Rungis".
On distingue :
-
La "source du Maillet". Elle est conduite
au regard N°1 par "l'aqueduc de l'église"
(galerie de 1,89m de haut sur 0,98m de large et sans banquette).
Cette source ne donne plus d'eau depuis un siècle.
-
La "source de la Pirouette". Elle est
conduite au regard N°1 par le "chenal du Paray"
(156m) qui réutilise en fait une rigole gallo-romaine.
En 1780, L'inspecteur des carrières, Guillaumot, construit
une galerie supplémentaire (l'aqueduc du Paray), afin de
mieux capter les sources du plateau du Paray. Cette galerie, de
873m de long, débute au "puits du Paray" et possède
des barbacanes tous les 5m, six puisards et un regard (regard
de la pirouette).
Enfin, en 1871, Belgrand draine des sources se
trouvant sur le trajet de l'aqueduc de la Vanne(actuelle zone
d'Orlytech) afin de garantir la stabilité de l'ouvrage.
Elles sont ajoutées au niveau du "puits du Paray"
via "l'aqueduc de la plaine de Paray" (841m).
Ces ajouts successifs expliquent qu'aujourd'hui, ce soit la source
de la Pirouette qui alimente toujours l'aqueduc Médicis.
Remarque : en 1651
le rû de Rungis fut placé en conduite forcée
pour alimenter également l'aqueduc du Paray puis restitué
aux rungissois par la suite.
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Plan
de l'organisation des sources de l'aqueduc Médicis |
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Repère
aqueduc de l'eglise---------------------- -
Puits du Paray (Belgrand) |
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Bassin
collecteur :
L'eau
des sources de Rungis est ensuite regroupée dans un bassin
collecteur de décantation de forme carrée.
Il est abrité dans le monumental regard N°1. Il est souvent
appelé le "regard Louis XIII" ou"
le grand regard de Rungis". Sa taille reflète l'importance
que pouvait avoir ces eaux pour Paris. L'inauguration fastueuse de
l'aqueduc eut lieu au niveau de ce regard et c'est Louis XIII qui
posa la première pierre de l'aqueduc, le 17 juillet 1613, alors
qu'il n'avait que 12 ans. Cinq médailles (1 or et 4 argent)
à l'effigie de Marie de Médicis furent scéllées
dans les deux premières pierres du regard.
On
peut distinguer, au niveau du bassin, l'arrivée des trois sources
:
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L'eau provenant du carré des sources, qui ne s'écoule
que par temps d'orage (A).
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L'arrivée de la source du maillet, tarie depuis un siècle
(B).
-
L'eau provenant des multiples ramifications de la source de la pirouette
(C).
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Médaille à l'effigie de Catherine de Médicis
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Bassin
collecteur des "sources de Rungis" (Photo: Légionnaire) |
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L'eau
en plus sur le trajet ...
On
peut ajouter à l'eau captée au niveau des sources, l'eau
qui est captée dans la première partie de l'aqueduc
(du regard I à XII). Elle provient des sources situées
au dessus du coteau marneux de Long-Boyau (commune
de Cachan) au pied duquel passe l'aqueduc. L'eau débouche également
dans la cunette via des barbacanes.
Enfin, il faut rajouter les sources du coteau de Cachan appartenant
aux moines de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés qui les cédèrent
en 1671. Il gardèrent une concession fournissant 1 pouce d'eau.
L'eau de ces sources est stockée dans le regard de la "fontaine
couverte" construite en 1836. L'eau débouche
dans l'aqueduc entre les regards XI et XII.
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Barbacanes de l'aqueduc Médicis (photo: Pouach)
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Fontaine
couverte située sur le coteaux de Cachan (Photo: Taï)
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