Le pont-aqueduc d'Arcueil

Sur son trajet, l'aqueduc doit passer la vallée de la Bièvre au niveau d'Arcueil. Afin de garder la pente constante, un pont-aqueduc fut construit.

Vue extérieure du pont-aqueduc :

Le passage de la vallée de la Bièvre nécessita la construction d'un pont-aqueduc, de 479 mètres de long, en pierres de taille. Il est constitué de 9 arcades massives, d'une hauteur de 7 à 9 mètres, renforcées par 17 contreforts. Au cours du XVIIIème siècle, l'entretien de l'aqueduc n'étant plus assuré, des habitants construisirent leurs habitations entre les arches.

Gravure de l'aqueduc (coll. archives Val-de-Marne)

Les pierres pour la construction du pont proviennent des carrières d'Arcueil (datant du XVIème siècle) qui disposent de liais avec un grain fin et dur. La galerie, où circule l'eau, est située en haut de l'ouvrage et couverte par un toit pointu.

Son architecture robuste permis à Belgrand de rajouter le pont-aqueduc de la Vanne par dessus en 1868 ! Celà lui permit de gagner une hauteur non négligeable.

Le point d'entrée de l'aqueduc, au niveau de la vallée, fut calculé pour optimiser l'altitude. Au final, la trajectoire passa exactement à l'emplacement de l'ancien pont-aqueduc Gallo-Romain de Lutèce. Il reste deux piliers de cet ouvrage, accolés aux arcades du pont-aqueduc de Médicis.

Sur le pont, on peut observer des marques laissées par les tailleurs de pierre appelées tâcherons. Un cadran solaire a également été placé au niveau d'un des piliers ou pile de soutien.

Vue intérieure du pont-aqueduc :

Dans le haut de ce pont-canal, passe la galerie de circulation de l'eau qui garde l'aspect du reste du trajet. Néanmoins, le plafond est constitué de briquettes d'argile car il n'y a pas besoin de soutenir la terre au dessus. Deux regards sont présents au début et à la fin du pont. Ils ont la particularité d'être équipés de portes en bois qui fermaient la galerie d'accès au pont.

La galerie du pont possède des fenêtres qui permettaient d'augmenter l'aération de l'eau. Elles disposent de volets coulissants en bois qui étaient fermés par temps de grand froid pour éviter que l'eau ne gèle. Une chute d'eau de 60 cm, au regard 13, favorise la précipitation des sels présents dans l'eau. Cette précipitation est tellement importante qu'elle a nécessité plusieurs fois de dégraveler complètement la cunette, totalement remplie de calcite. Cette calcite est si dure qu'elle a été utilisée comme matériau de construction à Arcueil.

On trouve, dans la galerie du pont-aqueduc, un grand nombre de marques gravées sur les pierres de taille. Ce sont des traces laissées par les tailleurs de pierre lors de la fabrication du pont. Ces inscriptions permettaient d'identifier le travail de chaque ouvrier afin de les payer à la tâche. De ce fait, on les appelles des "marques des tâcherons" ou "marques lapidaire". Parfois, une pierre peut être marquée par une combinaison de deux symboles. Au total, on estime à environ 90, le nombre de marques de tâcheron différentes, soit 90 tailleurs de pierre pour construire le pont-aqueduc d'Arceuil.

Il est difficile de connaître la symbolique de certaines inscriptions. Cependant, on peut les organiser en plusieurs catégories. Les outils sont souvent ceux représentés sur le blason des "compagnons tailleurs de pierres"