Les méthodes de culture des champignons ont perpétuellement évoluées. Ces évolutions ont permis de produire plus simplement et d'isoler les cultures les unes des autres afin d'éviter les propagations de maladies à toute la cave.

La culture sur meules :

La culture sur meules est la plus ancienne technique utilisée pour cultiver les champignons en carrière. Elle fut pratiquée pendant 200 ans. Le principe consiste à faire pousser les champignons sur des tas de compost en forme de meule. Pour faire une meule, il fallait déposer des couches de fumier successives, que l'on tassait avec les pieds. Ensuite, on "peignait" le tas, à laide d'une fourche, pour lui donner la forme de "meule". Plus tard, on inventa des moules métalliques pour donner la forme aux meules. Les dimensions des meules étaient précises : 40 cm à la base, 40 à 50 cm de haut, et 15 à 20 cm à son sommet. Avec 1m3 de fumier on faisait 10 m linéaire de meule. Parfois, on faisait des meules qui s'appuyaient sur un des murs de la cave afin d'optimiser l'espace. Les meules étaient séparées par des "sentiers", qui étaient régulièrement balayés et mouillés.
Le "blanc" étaient enfoncé à 4 cm de profondeur, écarté de 35 cm et sur deux rangs. L'opération était répétée pour chaque coté (ou "panne") de la meule. Celà revenait à planter en zigzag. Après la récolte des champignons, on rebouchait les trous avec du "cron".

Remarque : la culture en meule était fastidieuse. De plus les maladies pouvaient s'y répandre rapidement, même si on pouvait circonscrire le parasite en sciant la meule !

Restes de Cultures sur meules (Méry)
Cueillette de champignonnières sur meules (Saint-Paterne)	Culture sur meules (Caves de Fox)
Pendant un certain temps, une variante de la meule, appelée "plate-bande", fut essayée mais n'eut pas de succès. Elles ressemblaient à des bandes d'une soixantaine de centimètres de large.
Culture en "plates-bandes" (Savonnière)
	Moules pour meules
	Technique de disposition des "mises" de blanc

La culture en caisse de bois :

A partir des années 1955, la culture en caisse de bois est apparue. Elle avait pour objectifs de limiter la propagation des maladies en isolant les cultures les unes des autres et de gagner de la place. En effet, les caisses en bois pouvaient être empilées les unes sur les autres. Cependant, ce modele de culture montra rapidement ses limites. Tout d'abord, le bois pourrissait assez vite en carrière. D'autre part, une fois les caisses empilées, la récolte des champignons devient moins facile. A la fin de chaque cycle de production, les cagettes en bois étaient désinfectées dans un bain de formol.

La culture en sac plastique :

La culture en sac plastiques fit sont apparition au courant des années 70. Le plastique présente l'avantage de bien résister à l'humidité. Par contre, on ne peut plus empiler les cultures et parfois les champignonnistes ont recours à des systèmes d'échelottes. Ce modele de culture prend un essor considérable et se généralise. Celà permet une mécanisation de certaines étapes et notamment la préparation des sacs. On voit apparaître de véritables "usines" souterraines équipées d'une chaîne d'assemblage de sacs remplis de fumier et de "cron". Le défaut de ce support était la non maniabilité des sacs une fois remplis.

On développa une version de sacs plastiques spécifiques, munis de petits trous, pour la culture des pleurotes.

La culture en caisse métallique:

Finalement, au courant des années 90, le support des cultures des champignons reprend la forme de caisses mais cette fois métalliques. Ce retour en arrière s'explique par un changement de l'organisation de la filière de production du champignon. Les champignonnistes actuels ne gèrent plus toutes les étapes de la culture. Ils reçoivent ces caisses métalliques toutes prêtes et ensemencées de spores (qui sont des grains de blé). Elles sont préparées par les coopératives de champignonnistes. Une fois la récolte terminée, les caisses sont retournées à la coopérative.