Les cossus quartiers officiers ...

 

Tandis que les simples poilus étaient entassés dans des conditions d'hygiène parfois déplorable, les officiers vivaient dans de véritables appartements. Ces logements étaient souvent groupés en véritables quartiers d'officiers. Ils étaient établis dans les carrières suffisamment éloignées du front de bataille où les risques de destruction étaient moindres.

L'extérieur des appartements des officiers :

Les traces les plus visibles de l'occupation militaire correspondent aux anciens quartiers d'officiers. Les appartements sont construits en pierres de taille provenant le plus souvent de la carrière elle même. Ces pierres sont scellées entre elles par un mortier gris. Ces habitations sont installées aux abords des cavages afin de bénéficier de la lumière du jour et d'une relative aération. On peut donc les assimiler à de véritables habitations troglodytes. Parfois, les tours de fenêtre et de porte étaient ornementés de motifs ou de boiseries.

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Officiers devant leurs appartements (coll. Malinowski)
Quartier officier à la carrière de la maison garde
 

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Appartements d'officiers avec leurs fenêtres ornementées (les Chauffours)
Intérieur d'un logement officier dans une creute à Tracy-le-Mont
 
Ces logements officiers avaient parfois deux étages séparés par un plancher en bois. Les traces de poutres et de leurs encoches sont souvent visibles. Il arrive qu'un véritable escalier creusé dans la roche permette de monter à l'étage. Dans ce type d'appartement des balcons en bois étaient également installés.
Ruines de logements d'officiers dans les années 1960, où les balustrades sont encore visibles. (Carrière des Chauffours).
Restes du même appartement à deux niveaux reliés par un escalier creusé dans la masse. (Carrière des Chauffours)

 

 

L'intérieur des logements des officiers :

L'intérieur était aménagé de façon souvent confortable, comme en témoignent les traces visibles en carrière.

Il y a quasiment toujours une cheminée dont le foyer est creusé directement dans la paroi de la carrière. Parfois un linteau de pierre est sculpté au dessus du foyer. L'évacuation de la fumée est assurée par une tuyauterie creusée à même la roche et fermée avec des carreaux de plâtre. Ce conduit débouche à l'extérieur soit en utilisant un ancien puits d'aération, soit en rejoignant le cavage le plus proche. Il arrive également que la cheminée porte les initiales de l'officier à qui elle était destinée.

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Ancienne cheminée datant de 1916 du logement du lieutenant Vousset
Magnifique cheminée présente dans la carrière de la maison du garde.
 

On trouve également des niches aménagées dans les parois de la pièce. On ne trouve plus de traces de mobilier, cependant il y en avait parfois une quantité importante. Les meubles (lit, armoire, commode...) étaient le plus souvent réquisitionnés chez les habitants des villages voisins. Certains officiers se constituaient ainsi un intérieur très cossu.


Intérieur cossu d'un logement d'officiers français
(coll. Malinowski)


Intérieur d'un logement d'officiers allemands
(coll. Guenaff-Bonnard)

 
Les plafonds étaient souvent habillés de poutres pour des raisons esthétiques et de sécurité. Certains éléments étaient purement décoratifs, comme la tenture visible sur la photo ci-dessous. Il a même été découvert une pièce dont les murs sont peints à la façon d'un papier mural.

Intérieur capitonné d'un logement d'officiers allemands (coll. Guenaff-Bonnard)
Pièce entièrement ornée d'un papier mural factice (photo JF Weiss) et un fragment orné de croix de Lorraine.

 

 

Les postes de commandement:

Quand les officiers étaient des hauts gradés, une salle de commandement était le plus souvent aménagée à proximité des appartements. Ce poste de comandemement était en pierres de taille. Parfois il était orné de sculptures aux symboliques militaires, comme des blasons, rameau de laurier, croix de guerre ...

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Poste de commandement du colonel Reboul en 1917
Le poste de commandement du colonel Reboul aujourd'hui
 
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Quartier général allemand, dans la carrière des cinq piliers, avec une magnifique fresque (coll. Guenaff-Bonnard)
Indications en carrière du poste de commandement "Calypso" - carrière des 5 piliers (photo Titan)
 
Le poste de commandement était souvent associé à un poste téléphonique, à condition que l'électricité puisse être acheminée dans la carrière. Les allemands étaient les plus avancés dans l'installation du courant électrique en carrière. La pose des câbles téléphonique était un exercice dangereux, surtout à proximité des tranchées.
Pose de câble téléphonique à proximité du front.
(Magazine "Je sais tout" N°124 - Mars 1916)
Préparation du câble téléphonique à l'entrée d'une carrière.
(Almanach 1917)
 
Poste téléphonique allemand de la 15ème division de Landwehr (coll. Guenaff-Bonnard)
Gravure de la localisation du poste téléphonique
- Creute du PC du commandant Reboul