Les
zones de repos :
|
Les
creutes étaient souvent synonyme de repos, pour les
soldats qui revenaient de l'enfer des tranchées boueuses.
La plus grande partie de la creute était le plus souvent
dédiée aux couchages des soldats.
"Sur la paille,
abondamment jetée, des hommes reposent déjà.
C'est la compagnie qui a veillé et combattu dans
les tranchées de première ligne. Les soldats
ont sombré dans le sommeil... D'autres jouent aux
cartes. Des bougies piquées ça et là
éclairent leur visage... Quelques-uns profitant d'un
rai de lumière, écrivent, ayant leur sac comme
pupitre sur les genoux."
(Julien
Tinayre, le 23 Janvier 1915 dans l'Illustration)
|
Un dortoir composé de nombreux lits superposés. |
|
Ils
dormaient la plupart du temps sur de simples paillasses disposées directement
au sol. Parfois les "bancs de retards" laissés
par les carriers au niveau des fronts de taille faisaient
office de lit car ils isolent bien du froid. Au mieux, ils
disposaient de lits en bois qui les isolaient
du froid et de l'humidité en provenance du sol. Ces
lits étaient parfois équipés de vrais
sommiers, mais la plupart du temps un simple morceau de grillage
faisait l'affaire. On retrouve parfois les ressorts et les
cadres de ces lits. De nos jours, dans certaines carrières,
on marche littéralement sur de véritable "matelas"
de copeaux de bois issus des cadres de lits. Les lits superposés
étaient également utilisés.
|
|
|
Reste
de sommier du coté de Soupir
|
Restes
des montants en bois d'un lit superposé.
|
|
Leur
équipement militaire (gourde, casque,
ceinture, chaussures) et affaires personnelles (lampes,
photos...) étaient simplement accrochées sur
des clous (toujours visibles) et des fils
de fer. On retrouve encore certains de ces objets qui ont traversé
le temps de façon miraculeuse. Malheureusement des
collectionneurs issus de la vague "militaria"
des années 90, récoltent ces objets à titre
privé, contribuant à faire perdre l'âme
de ces sites. Leur passage se traduit par des multitudes de
trous au sol, qui révèlent leurs trouvailles
d'objets via des détecteurs de métaux. Néanmoins,
certaines pièces gagnent à être restaurées
et placées dans des collections plutôt que de
continuer à se décomposer en carrière.
Cependant, il est dommage que ces témoignages ne contribuent
pas à enrichir les collections publics des musées
locaux.
|
|
|
|
Gourde
allemande
(à droite)
et française (à gauche)
|
|
|
|
Bouteille
de désinfectant |
Boite
metallique avec des décorations de type "art nouveau". |
|
Ces
lieux collectifs de repos étaient également
l'occasion de se détendre entre amis.
Les parties de cartes allaient bon train et on prenait le
temps d'écrire à sa famille. Pendant ces moments
de détentes les soldats s'adonnèrent également
à la sculpture laissant un patrimoine remarquable (Voir
onglet sculpture).
"Il
y avait beaucoup de joueurs aux cartes, d'autres qui les
regardaient, d'autres qui travaillaient des douilles d'obus
pour en faire des vases, on avait aussi le temps d'écrire
à sa famille." (Un
soldat du 170 R.I.)
|
|
|
Intérieur
d'une creute du coté de Soupir. En arrière plan
un soldat écrit une lettre sur une petite table.
(coll. Malinowski).
|
Tableau
illustrant l'organisation d'un cantonnement français.
Un groupe de joueurs de cartes est présent au premier
plan.
|
|
Le
réfectoire et la cuisine :
On
trouvait également des cuisines
permettant de nourrir les troupes. Certains fours à
plusieurs foyers et construits en brique réfractaire
sont parfois visibles. La ventilation des cuisines fut également
rendue obligatoire par les officiers via l'utilisation des
anciens puits d'aération datant des carriers. Ces
lieux étaient souvent isolés du reste de la
carrière grâce à des murs en pierre
de taille maçonnés. Parfois le régiment
disposait d'un four à pain.
Salle
de carrière convertie en cuisine par les allemands,
dans la carrière des 5 piliers. (coll. Guenaff-Bonnard)
|
|
|
|
|
Restes
des fourneaux en briques réfractaires à trois
foyers.
(Creute du Colonel Reboul.)
|
Très
beau four à pain constitué de briquettes réfractaires.
(Creutte de Soupir)
|
|
Les
repas se déroulaient le plus souvent dans des grandes
salles collectives, où étaient dressés
de très longues tables en bois. Si la carrière
était relativement éloignée des lignes de front, les soldats
profitaient des beaux jours pour manger dehors. C'était
le cas de la "carrière de Chauffours" où
des zones à ciel ouvert forment des sortes de cour
intérieure.
|
|
|
Réfectoire
installée par les allemands - les 5 piliers (coll.
Guenaff-Bonnard) |
Réfectoire
français - Ferme d’Ecafaut (coll. Jean-Luc J.)
|
|
|
|
Table
de repas en plein-air aux Chauffours (coll. R. Martin) |
Soldats
dans le quartier des cuisines.(coll. Guenaff-Bonnard) |